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15 / 11 / 2012 | 43 vues
Jean-Pierre Meo / Membre
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GMF Assurances : Sud Solidaires lance une enquête sur les conditions de travail

Sud Solidaires réalise une enquête nationale pour demander aux salariés de GMF Assurances de s'exprimer sur leurs conditions de travail. Un questionnaire a donc été établi et diffusé à tous les salariés, possibilité leur étant donnée de remplir le questionnaire en ligne.

Les salariés étant nombreux à dire qu'ils en ont assez des pressions incessantes des hiérarchies pour faire du chiffre, des charges de travail trop importantes et/ou inadaptées, des méthodes de management à la limite du harcèlement, des réorganisations qui vous font perdre vos repères, des sous-effectifs qui génèrent des conditions de travail à flux tendu etc., le sondage sur les conditions de travail réalisé sur tout le territoire est un moyen pour Sud Solidaires de mesurer plus précisément le nombre de salariés concernés par ce mal-être.

Sud Solidaires, qui agit dans l'entreprise pour l'amélioration des conditions de travail, veut ainsi amplifier son action pour que la GMF change sa manière de diriger et de gérer ses équipes et qu’elle assume, en sa qualité d’employeur, son obligation en matière de santé physique et mentale des salariés.

Plus les salariés seront nombreux à répondre à ce questionnaire, plus la direction sera contrainte à engager des actions correctives.

Les conditions de travail ne cessent de se dégrader (voire deviennent insupportables) dans de nombreux secteurs de l’entreprise (réseau d’agences, centres de gestion, département des immeubles (Covéa Immobilier), département Informatique…). Sud Solidaires indique être déjà intervenu en mai 2012 auprès du DRH pour dénoncer les mauvaises conditions de travail au sein de Covéa Immobilier, consécutives à la nouvelle organisation mise en place par son directeur et à sa façon de gérer les équipes, et demandait que la situation soit corrigée au plus vite pour que les salariés puissent travailler dans un climat serein.

Sud Solidaires fait également état que de nombreux salariés sont sous antidépresseurs ou anxiolytiques, et rajoute avoir interpellé le CHSCT pour demander d’une part l’ouverture d’une enquête à la suite du suicide d’un informaticien fin juillet et du décès d’une salariée de Covéa Immobilier sur son lieu de travail en octobre, et d’autre part lancer une expertise pour risque grave. Sud Solidaires indique que l’objectif d’une telle expertise étant de rechercher les facteurs de risque et l’analyse des conditions de travail au sein de la direction informatique et de la direction immobilière, la recherche de situations critiques pour lesquelles des actions correctives doivent être immédiatement mises en place et de permettre l’appui au CHSCT pour avancer des propositions de prévention des risques professionnels et d’amélioration des conditions de travail.

  • L’accord sur les risques psychosociaux signé par la CFDT et la CFTC derrière lequel se retranche la direction n’est pas suffisant aux yeux de Sud Solidaires, pour dire que la GMF respecte ses obligations en matière de santé physique et mentale des salariés. En effet, cet accord se borne à vouloir traiter les effets (mais en aucun cas les causes) et cherche à adapter l'homme au travail alors que le Code du travail prévoit qu'il s'agit d'adapter le travail à l'homme.

Sud Solidaires estime que si l’entreprise ne remet donc pas en cause son organisation, sa façon de gérer les équipes, rien ne changera et demain, d’autres salariés seront les prochaines victimes.

En complément de son tract, Sud Solidaires a adressé une lettre aux élus et aux représentants du CHSCT le 29 octobre avec copie à la direction, à la médecine du travail et à l’inspection du travail pour exiger de la direction la convocation en urgence d’un CHSCT  extraordinaire  dont l’ordre du jour porterait sur la demande d’ouverture d’une enquête, suite aux événements graves précités et le vote d’une expertise pour risque grave.

L’Inspection du travail démontre sa réactivité dans cette affaire, puisqu’elle a contacté Sud Solidaires le 13 novembre pour obtenir des renseignements complémentaires. L’après-midi du même jour, elle contactait également la DRH.

  • Le 14 novembre, un membre du CHSCT a informé Sud Solidaires avoir reçu une convocation pour la tenue d’un CHSCT extraordinaire le 29 novembre 2012, dont l’ordre du jour porte exclusivement sur les deux événements tragiques. Sud Solidaires s’en félicite, son objectif étant atteint, et espère que les élus et représentants du CHSCT utiliseront également le recours à l’expertise pour risque grave qui permet, à partir des éléments mis à jour par l’enquête, d’obtenir une analyse plus poussée sur l’organisation du travail.

À savoir : en cas de suicide, l’inspection du travail doit être infor­mée de l’accident et de la décision de mener une enquête. Il lui revient de rechercher les éléments d’un lien éventuel de causalité entre ce geste et les conditions de travail.
L’objectif d’une l’enquête est de déterminer les circonstances qui ont pu conduire au suicide, d’en comprendre les causes pour éviter le renouvellement d’un acci­dent du même type. La délégation d’enquête re­cueille les faits auprès des collègues de travail, de l’encadrement, du médecin du travail ou de pré­vention, de l’assistant social… Toutes les investigations doivent porter sur l’envi­ronnement professionnel (analyse de l’activité de la personne et de ses contraintes profession­nelles), en faisant ressortir ce qui dans le travail est source de souffrance et porte atteinte à la santé des salariés.
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