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L'hôpital est-il une zone franche placée sous un régime totalitaire ?
Christine est aide-soignante de jour à l’hôpital dans le service de maternité. Le jeudi 27 octobre dernier, pendant les vacances de la Toussaint, elle prend son service à 13h30. Après deux heures de travail, à 15h30, elle est appelée au téléphone pour se rendre au bureau de son cadre supérieur.
« Madame, je ne trouve pas d’aide-soignante contractuelle pour effectuer un remplacement de nuit ce soir dans le service de chirurgie viscérale. C’est pourquoi vous allez rentrer chez vous et vous reviendrez à 21h00 pour prendre ce poste de nuit. Il faut bien remplacer vos collègues absentes ! »
Christine est effondrée. Elle ne connaît rien de cette pathologie, des malades, des soins à effectuer. Elle n’y a jamais travaillé.
Ce soir ! À 21h00 ! Les enfants, le mari, l’école le lendemain matin ! Tout se passe très vite dans la tête, mais elle est mise devant le fait accompli. Elle sait qu’elle n’a pas le choix sinon elle aura un rapport et peut-être une sanction. C’est comme ça à l’hôpital 2011. Elle rentre donc chez elle.
À 21h00, elle prend son service en chirurgie. Compte tenu du faible nombre de malades, elle regarde plus qu’elle ne travaille. Elle débauchera le lendemain matin à 7 heures. Tout juste à temps pour emmener les enfants à l’école.
Cette situation est devenue le quotidien de l’hôpital. La réglementation n’est plus opposable.
Oui, l’hôpital est devenu une zone franche où le droit français n’est pas applicable.
C’est une zone franche placée sous un régime totalitaire, un peu à l’image de la démocratie européenne en perdition. Le gouvernement décide, le ministre impose, les directeurs, qu’ils soient d’agence ou d’hôpital, exécutent les basses besognes tel le « Nain Jaune » d’Alexandre Jardin [1]. Le personnel et les malades ne sont que des dépenses de confort qu’il faut réduire !
Les infirmières quittent la profession, les écoles se vident. Des milliers de postes deviennent vacants.
À l’hôpital, le droit n’a plus sa place, le bons sens a déserté. Il ne reste plus au personnel que son indéfectible motivation qui chaque jour s’érode par les effets d’une qualité des soins empêchée.
Dans le même temps, presque surnaturellement, les syndicalistes hospitaliers planchent avec la Haute Autorité de Santé (HAS) pour constater qu’il ne peut pas y avoir de qualité des soins sans qualité des conditions de travail.
[1] Le « Nain Jaune » n’est autre que le grand-père d’Alexandre Jardin, « le principal collaborateur du plus collabo des hommes d’État français : Pierre Laval, chef du gouvernement du Maréchal Pétain.
« Madame, je ne trouve pas d’aide-soignante contractuelle pour effectuer un remplacement de nuit ce soir dans le service de chirurgie viscérale. C’est pourquoi vous allez rentrer chez vous et vous reviendrez à 21h00 pour prendre ce poste de nuit. Il faut bien remplacer vos collègues absentes ! »
Christine est effondrée. Elle ne connaît rien de cette pathologie, des malades, des soins à effectuer. Elle n’y a jamais travaillé.
Ce soir ! À 21h00 ! Les enfants, le mari, l’école le lendemain matin ! Tout se passe très vite dans la tête, mais elle est mise devant le fait accompli. Elle sait qu’elle n’a pas le choix sinon elle aura un rapport et peut-être une sanction. C’est comme ça à l’hôpital 2011. Elle rentre donc chez elle.
À 21h00, elle prend son service en chirurgie. Compte tenu du faible nombre de malades, elle regarde plus qu’elle ne travaille. Elle débauchera le lendemain matin à 7 heures. Tout juste à temps pour emmener les enfants à l’école.
Cette situation est devenue le quotidien de l’hôpital. La réglementation n’est plus opposable.
- Les directions imposent partout la journée en 12 heures de jour et 12 heures de nuit, comme si c’était la solution pour compenser le manque de personnel. En fait, sans se soucier des conséquences à moyen terme sur la santé du personnel, ils ajoutent des maux aux maux.
- Lorsque ces agents (en 2x12) sont malades une journée, ils doivent rendre 5 heures de travail en dehors de toute réglementation. En effet, la direction de l’hôpital estime qu’un jour d’absence est l’équivalent de sept heures.
- Les jours planifiés sont changés la veille pour le lendemain, le matin pour le soir ou, comme dans le témoignage ci-dessus, directement en cours de journée.
- L’hôpital exige des heures supplémentaires et n’a pas les moyens de les payer.
- L’hôpital ne respecte plus l’amplitude maximum de 10h30 entre l’heure d’arrivée et l’heure de départ lorsque les horaires font l’objet d’une coupure dans la journée.
- L’hôpital ne tient plus compte des 12 heures de repos obligatoires entre deux journées de travail.
Etc.
- En refusant de prévoir un temps suffisant entre deux équipes, il impose de fait un temps de travail bénévole nécessaire au passage des consignes entre les équipes.
Oui, l’hôpital est devenu une zone franche où le droit français n’est pas applicable.
C’est une zone franche placée sous un régime totalitaire, un peu à l’image de la démocratie européenne en perdition. Le gouvernement décide, le ministre impose, les directeurs, qu’ils soient d’agence ou d’hôpital, exécutent les basses besognes tel le « Nain Jaune » d’Alexandre Jardin [1]. Le personnel et les malades ne sont que des dépenses de confort qu’il faut réduire !
Les infirmières quittent la profession, les écoles se vident. Des milliers de postes deviennent vacants.
À l’hôpital, le droit n’a plus sa place, le bons sens a déserté. Il ne reste plus au personnel que son indéfectible motivation qui chaque jour s’érode par les effets d’une qualité des soins empêchée.
Dans le même temps, presque surnaturellement, les syndicalistes hospitaliers planchent avec la Haute Autorité de Santé (HAS) pour constater qu’il ne peut pas y avoir de qualité des soins sans qualité des conditions de travail.
[1] Le « Nain Jaune » n’est autre que le grand-père d’Alexandre Jardin, « le principal collaborateur du plus collabo des hommes d’État français : Pierre Laval, chef du gouvernement du Maréchal Pétain.
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