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29 / 06 / 2009 | 14 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Michelin : ce sont bien plusieurs milliers de suppressions d'emplois qui sont en question

Après sa décision fin 2007 de fermer son usine Kléber de Toul (Meurthe-et-Moselle, 826 salariés), la direction du groupe Michelin avait assuré que le fabricant de pneumatiques ne fermerait plus aucun site en France. Mais en usant du principe selon lequel les promesses n'engagent que ceux qui y croient.

Elle a décidé la semaine dernière d’engager un vaste plan de restructuration visant à supprimer «1.093 postes dès 2010», avec notamment la fermeture du site Sodemeca à Noyelles-lès-Seclin (Nord), filiale à 100% de Michelin qui emploie 276 salariés. «En 2008, nous avons eu les meilleurs résultats du groupe Michelin. On a le sentiment d'avoir été de très bons élèves et d'être trahis par notre professeur», s’insurge Gilles Cocquerez, délégué FO de l'usine.

Lors d’une réunion du comité d’entreprise à Noyelles, les dirigeants du site ont confirmé que ces restructurations n'avaient rien à voir avec la crise mais qu’elles s’inscrivaient dans un plan de «restauration de la compétitivité» de l'entreprise, dont le but est de spécialiser ses activités par sites. Ils ont ensuite dévoilé les propositions d’indemnités devant l’accompagner .

Michelin propose en fait une indemnité de 20.000 euros pour les salariés qui accepteraient d'aller travailler à Clermont-Ferrand (siège du groupe) et 22.000 euros pour ceux qui quitteraient l’entreprise.

«Si la direction persiste à vouloir se débarrasser de l’usine sans raison économique valable, on veut au minimum 50.000 euros pour les salariés qui partiront à Clermont-Ferrand et 100.000 euros pour ceux qui quitteront Michelin. Et ce en plus de l’ancienneté», a déclaré Gilles Cocquerez.

La direction a été donc priée de revoir sa copie avant les nouvelles réunions prévues la semaine prochaine. En attendant, Noyelles tourne au ralenti depuis mercredi et les syndicats envisagent des actions dès lundi, avec probablement une grève et une manifestation locale.

Le manque de justification économique sur l’ensemble du plan social a été également au cœur du Comité central du groupe qui s’est tenu le même jour à Clermont-Ferrand sachant que deux autres sites sont concernés par le projet de restructuration, Tours (Indre et Loire, 340 postes sur 1.300) et Montceau-les-Mines (Saône-et-Loire, 477 postes sur 1.400).

Selon les syndicats, dans un climat tendu à l’intérieur et à l’extérieur du CCE, seul le premier point de l'ordre du jour sur la gestion prévisionnelle des emplois et compétences (GPEC) n’a pu être vraiment abordé. «Et pour cause», rapporte Antoine Paniz (FO), «l’analyse des documents officiels fait état de plus 3.500 suppressions de postes d’ici fin 2011, bien loin des 1.093 emplois supprimés, annoncés auparavant.

Face à la mauvaise foi de la direction, le CCE a décidé de mandater un cabinet d'experts pour examiner à la loupe ce plan social, a précisé FO, qui exige désormais «aucun licenciement sur les sites concernés, le financement à 100% par Michelin des départs en retraite des salariés de plus de 57 ans et le maintien de l’usine Noyelles-lès-Seclin».

 

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