Les Partenariats Publics Privés dans les infrastructures ferroviaires jugés non rentables par les banques et le BTP : avec ou sans crise!
Il y a quelques mois, les P.P.P. (Partenariats Publics Privés) étaient présentés comme la solution idéale pour assurer le financement des infrastructures de transports (notamment fluviales et ferroviaires).
Pour ma part, j'étais intervenu à plusieurs reprises dans les contacts médiatiques et aussi lors de réunions organisées à l'initiative de la Fédération Européenne des Transports (E.T.F. , organisation rassemblant les syndicats de salariés des transports) dans le cadre du Projet TRUST (transports durables) financé par l'U.E., pour réaffirmer la nécessaire opposition des travailleurs des transports à ces opérations engageant les infrastructures sur la voie d'une forme de privatisation larvée mais réelle.
Il avait été rappelé une évidence bien oubliée par les thuriféraires du libre-échangisme le plus large que l'histoire des chemins de fer est la preuve dynamique que l'intervention massive de fonds privés (même par portage type financement autoroutier par concessions de très longues durées) est une bêtise économique, financière et comptable.
- Car c'est bien par la faillite complête des anciennes compagnies privées dans l'entre deux guerres que s'est créée la compagnie nationale publique SNCF avec la renationalisation du réseau ferré français. Et que l'air du temps est plutôt de ce côté-ci...
En témoigne les renationalisations des réseaux ferrés d'Estonie, de Nouvelle-Zélande et d'Argentine et le nouveau contrôle public (certes encore souple) de l'infrastructure ferroviaire du Royaume-Uni.
Or le fameux plan de relance lancé en décembre 2008 par le Président Sarkozy est en passe de devenir le pétard mouillé en lieu et place du feu d'artifice proclamé avec grand renfort de médiatisation comme à l'habitude élyséenne.
Près de 19 milliards d'euros étaient annoncés pour payer les travaux des lignes grande vitesse Tours-Bordeaux et Le Mans-Rennes, ainsi que le contournement ferroviaire de Montpellier en ajoutant un segment de tram-train à la Réunion, l'installation de fibres optiques sur 14000 km de voies et côté fluvial les premiers grands travaux du canal Seine-Europe.
- Les banques et les grandes entreprises du batiment (Eiffage, Bouygues, Vinci etc...) ont bien compris toute la difficulté des montages financiers et avec la crise actuelle ne souhaitent plus prendre de risque. L'histoire ferroviaire doit aussi les éclairer.
Malgré cela, le gouvernement a bien sûr pris en février des mesures "stimulantes" en proposant que l'Etat garantisse jusqu'à 80% les dits investissements nécessaires. Mais cette garantie publique devra impacter les critères de convergences économiques européens (dits "de Maastricht").
Quand aux lignes à grande vitesse, gouvernement et collectivités risquent d'être appelé à la rescousse pour moitié.
Ainsi, on pourra privatiser nos infrastructures de transports avec le fort soutien du contribuable! Et le risque devrait courir pour l'essentiel sur l'Etat...
Pourquoi dès lors ne pas adopter la proposition syndicale de financement 100% public pour les infrastructures de transports répondant aux impératifs du développement durable et de la protection de l'environnement ? Et de les exclure dans ce cadre (et dans celui-là seulement) des critères européens de déficit public (limité arbitrairement à 3%) ?
Voilà où serait la logique et la modernité ...