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04 / 06 / 2009 | 64 vues
Elsa Fayner / Membre
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Inscrit(e) le 22 / 09 / 2008

“Le rSa pourrait me permettre d’ouvrir un club échangiste”

J’ai travaillé pendant quinze ans avec les personnes âgées. Après un divorce difficile, j’ai tout lâché, et démissionné. Je me suis retrouvée au RMI. J’ai eu un cancer, et touché le fond. Quand j’ai appris que j’étais en rémission, il y a un an, je me suis remise à chercher du travail.

Un jour, mon fils est parti déposer sa candidature dans un hôtel de luxe. Je lui ai donné la mienne. Et j’ai été retenue. Depuis, je travaille comme ”équipière” (je fais le ménage partout sauf dans les chambres), et parfois je dépanne comme femme de chambre.

300 euros par mois

Un mois après avoir commencé, une assistante sociale a repris mon dossier, et m’a fait basculer sur le rSa. Je touche maintenant un peu plus de 300 euros par mois avec le rSa. Ca me permet au moins de payer mes factures. Je ne veux absolument pas replonger.

Un accompagnement pour le moral…

Surtout, la conseillère m’a beaucoup remonté le moral. Quand je peux, je vais la voir une fois par mois. Je lui raconte où j’en suis dans mon travail, comment j’essaie d’obtenir un CDI. Car, pour l’instant, je n’ai pas de contrat stable, je suis en ”extra”. On me prévient au jour le jour de mes horaires. J’habite à vingt minutes à pied, je n’ai pas d’enfant, pas de mari, alors j’essaie d’être toujours disponible. Le problème, c’est que ça bloque tout mon temps, j’évite de prévoir quoi que ce soit, des sorties, ou des visites chez des amies.

… et pour la confiance en soi

Ma conseillère connaît ma motivation. Elle sait aussi que je suis impulsive, et elle me recommande d’être patiente. Elle m’a dit une phrase, un jour, qui a tout débloqué en moi. Je m’en souviens encore, et y penser me fait monter les larmes aux yeux. Elle m’a dit : ”Vous êtes quelqu’un de très bien, vous ne le savez pas encore, mais vous allez le savoir”. Est-ce qu’elle a vu quelque chose en moi que je ne voyais pas ? Quoi qu’il en soit, en sortant de son bureau, j’étais prête, je pouvais tout affronter.
Depuis, elle me donne des conseils, m’encourage à continuer. Elle me dit, qu’avec la force, on peut y arriver. Elle a raison, j’ai retrouvé le sourire. J’ai même les dents qui ont poussé… et qui rayent le plancher.

Monter son entreprise ?

La prochaine fois que je vais voir ma conseillère, je vais lui parler d’une formation que j’ai trouvée, pour devenir gouvernante. C’est cher, et il faut être en CDI, mais ça me plairait beaucoup. J’ai envie d’évoluer. J’ai même des idées, pour monter un projet.

C’est un projet un peu spécial, mais je n’en ai pas honte. Une fois, j’ai été aider une amie qui travaille au bar d’un club échangiste. Ca m’a beaucoup plu. J’ai rencontré des gens tout à fait géniaux, avec qui il était agréable de discuter. Alors j’ai envie de monter un club échangiste moi aussi, une fois que le rSa m’aura permis de me remettre sur pied et d’avoir un métier stable. Je pourrais être gouvernante, et laisser le club à un gérant. J’avoue que ça me plairait bien de rendre les gens heureux.

(1) Le prénom a été modifié, à la demande de l’intéressée.

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