Organisations
Crise hospitalière: le Gouvernement ne peut pas continuer à mettre les élus à l’écart
Suite au dépôt par la ministre de la Santé, le 22 octobre dernier, d’un projet de loi
portant sur la réforme de l’hôpital, les Présidents des Comités Consultatifs Médicaux de l’Assistance Publique-Hôpitaux de Paris (AP-HP) écrivaient une lettre ouverte à Roselyne Bachelot signalant leur crainte de voir cette « tentative de changement, portée par une volonté justifiée d’améliorer l’organisation du système de santé, [aboutir] à une paupérisation progressive de nos hôpitaux et à un découragement de l’ensemble des personnels qui y travaillent. »
Les Présidents des Comités Consultatifs Médicaux dénoncent les difficultés
rencontrées aujourd’hui par les acteurs du système de santé, craignant que les
réformes annoncées ne servent « qu’à un étranglement progressif de l’hôpital public par, entre autres, une mécanique inquiétante de baisse annuelle des tarifs de remboursement de l’activité. (…) La santé est un investissement pour le pays. L’utiliser pour un objectif à court terme de réduction pure et simple des dépenses est dangereux. La qualité va en pâtir sans aucun doute, de même que l’accès aux soins pour tous, si efficace aujourd’hui en France. »
Le Conseil municipal, à l’occasion de sa séance du 16 décembre dernier, votait un voeu portant soutien aux Présidents des Comités Consultatifs Médicaux ainsi qu’aux personnels des hôpitaux qui travaillent dans une situation de plus en plus difficile compte tenu de la réduction des moyens et de la fermeture de nlits qui sont à l’origine des incidents graves survenus ces derniers jours mettant en péril des vies humaines.
C’est pourquoi, Gilles Catoire – Maire de Clichy, Secrétaire Général de l’AMIF et Président du Conseil de Surveillance de l’Hôpital Beaujon (AP-HP) – demande à Benoît Leclercq, Directeur Général de l’AP-HP, de bien vouloir recevoir tous les Présidents des Conseils de Surveillance des Hôpitaux de Paris, en présence du Maire de Paris ou de son représentant.
Plutôt que de vouloir s’obstiner dans une réforme hospitalière qui met à l’écart les élus locaux, le Gouvernement doit associer les collectivités locales à ces réformes en tant que partenaires de l’État pour le suivi et le maintien d’une vigilance de proximité sur les hôpitaux publics.
Si elle ne veut pas se trouver dans la même situation que Xavier Darcos, Roselyne Bachelot ferait bien de suspendre son projet de réforme hospitalière et ouvrir une concertation avec les associations d’élus et les organisations syndicales sur la place qui doit être donnée au secteur hospitalier dans le Plan de Relance promis par le Gouvernement.
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