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04 / 09 / 2008 | 2 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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La VAE met la pression sur l'ANPE

Pas de surprise dans le rapport d'évaluation remis aujourd'hui par Eric Besson, le secrétaire d'Etat chargé de la prospective et de l'évaluation des politiques publiques. La Validation des Acquis de l'Expérience (VAE) ne décolle pas. Signe de la toute relative importance stratégique dont bénéficiait jusqu'alors la démarche, les derniers chiffres globaux datent de 2006 avec 26000 VAE au compteur sur 75 000 candidats. 

Les causes de l'échec sont connues : complexité, "délai tunnel" et manque d'accompagnement. En mars 2007, l'IRES publiait un numéro spécial intitulé "La validation des acquis de l'expérience entre dans les mœurs" qui ne faisait pas l'impasse sur ces freins.

Transformer les recommandations en directives

Le rapport du secrétaire d'état y va donc de ses recommandations. Pour réduire les délais, en moyenne huit mois d'attente, il est ainsi proposé que la première étape d'examen des dossiers passe de huit à quatre semaines et qu'ensuite les candidats se voient communiquer une date pour passer devant le jury. Histoire de ne plus avoir à patienter près de deux ans comme c'est le cas de 25% des moins diplômés. Il est aussi recommandé de donner plus de moyens à la Commission Nationale de la Certification Professionnelle afin qu'elle puisse notamment intégrer les Certificats de Qualification Professionnelle (CQP) dans la VAE.

Xavier Bertrand, le ministre du travail et Laurent Wauquiez, le secrétaire d'état à l'emploi sont intervenus lors de la remise de ce rapport pour annoncer que l'objectif du gouvernement était de doubler le nombre de VAE chaque année. Pour transformer les recommandations en directives, un groupe de travail dédié à la VAE va se mettre en place dans le cadre de la réforme de la formation professionnelle et rendra ses conclusions début 2009.

Une VAE trop marginalisée dans les stratégies de retour à l'emploi

Laurent Wauquiez n'a pas manqué de souligner le paradoxe de voir que les demandeurs d'emploi représentaient seulement 25% des candidats à une VAE. Faute de formation sur le sujet, les conseillers de l'ANPE ne feraient pas bien passer le message aux demandeurs d'emploi sur les opportunités de la VAE. L'ANPE n'est pour le moment même pas capable de mesurer le taux de retour à l'emploi des personnes ayant obtenu une VAE. Sur de petits échantillons, le taux serait de 75% indique Laurent Wauquiez. Voilà un accompagnement de la VAE qui va contribuer à donner du corps aux entretiens de suivi mensuel...

Motivation budgétaire dans la fonction publique hospitalière

Xavier Bertrand, ex ministre de la santé, a de son côté souligné le succès de la VAE dans le secteur médico social. C'est en effet le diplôme d'état d'aide soignant qui se trouve plébiscité sur les 15.000 titres ou diplômes en magasin. Et le ministre du travail d'expliquer les enjeux de la VAE au regard des besoins en personnel qualifié en matière de prise en charge de la dépendance et de la petite enfance.

L'administration de la fonction publique hospitalière se montre d'autant plus proactive en matière de VAE que la démarche permet de réduire les budgets formation tout en économisant des remplacements. Une motivation budgétaire contestée par certains syndicats qui posent la question de la sécurité des actes (lire le décrypage). Jusqu'où aller dans la reconnaissance de l'expérience sur des diplômes médico sociaux qui valident notamment des actes réglementés ?







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L'article sur la VAE me fait réagir car il est tellement realiste vis à vis de l'anpe. Lors d'un entretien avev un conseiller anpe le mois dernier, je lui ai demandé des infos sur la VAE. Réponse de la conseillière : je vais chercher le classeur prévu à cet effet car je vais découvrir comme vous !!!!!!!!!!!!!!! LAMENTABLE et sans commentaires