Globalement, les salariés qui ont eu l’occasion d’expérimenter la nouvelle organisation du travail dans le cadre des pilotes du projet Envergure « témoignent positivement de leurs nouvelles situations professionnelles, tout en formulant de nombreuses propositions d’amélioration sur leurs conditions de travail ». C’est l’un des enseignements de la synthèse des travaux d’expertise réalisés par le cabinet Secafi pour le CCE et l’instance de coordination des CHSCT, dans le cadre du processus d’information-consultation sur le projet qui va se traduire par une réduction accélérée du nombre d’agences.

Gains de productivité

Ce mouvement est engagé depuis quelques années puisque Manpower a déjà réduit de 23 % le nombre de bureaux et de 31 % le nombre d’agences depuis 2008. En conséquence de quoi, l’effectif a baissé en solde net de 17 % (-697 salariés) depuis 2011 (hors alternants). « Cette rationalisation des effectifs a permis à l’entreprise de réaliser d’importants gains de productivité (+33 % depuis 2009) qui reposent pour deux tiers sur les économies de loyers. Les salariés en agence ont une charge de travail supérieure à leur temps de travail », souligne la synthèse dans la droite ligne des résultats de l’enquête que la réalité du travail que nous avons menée et à laquelle 20 % d’entre vous ont répondu. Vous êtes en effet 76 % a être débordés du fait du sous-effectif... Cette charge de travail va continuer de progresser au regard du nombre de fermetures d’agences annoncées. Il y aura ainsi 620 mobilités en 2014, soit 19 % de l’effectif contre 247 en 2013…

Collectif de travail

L’augmentation de la taille moyenne des agences pour proposer plus de services sur une unité de lieu avec davantage de spécialisation sur les métiers (recrutement, marché des PME…) semble pourtant plutôt satisfaire les salariés concernés par les pilotes d'Envergure. L’augmentation de la charge de travail est d’autant mieux assimilée que le collectif du travail est solide. Une responsabilité pour les responsables d'agence que n’a pas manqué de bien souligner Secafi. Selon le cabinet, « des questions sont posées par les salariés quant à l’harmonisation des pratiques managériales. En effet, aujourd’hui les responsables d'agences ont développé des pratiques de management différentes, dépendant du fonctionnement de l’agence, des caractéristiques de l’activité (déplacements), des lieux de résidence de leurs équipiers et de leur mode personnel de management. Dans le nouveau dispositif, le regroupement de plusieurs agences sur un même site impliquera forcément une harmonisation des pratiques managériales ».

Un point essentiel que nous nous sommes employés à négocier dans le cadre de l’accord sur la mobilité signé… Finies les mobilités à la tête du client. Impossible par exemple pour un manager de bloquer une demande de mobilité alors que les offres seront systématiquement publiées dans la bourse des emplois de l’intranet. Seuls les chargés de recrutement mobilité de la DRH sont habilités à motiver les décisions. En attendant, 86 % des répondants à notre enquête considèrent que les chances ne sont pas égales pour tous.