Y aurait-il une « affaire » Malakoff Médéric si le délégué général de cette institution de prévoyance n'était pas Guillaume Sarkozy, le grand frère du Président ? Pas certain. Malakoff Médéric est donc « sur la sellette » en raison de son projet de création d'une filiale épargne retraite avec CNP Assurances.

Le groupe affirme dans un communiqué publié hier que le projet a commencé début 2008, « avec l’aval de ses conseils d’administration », et que pour le moment l'épargne retraite représente « 11 % de son chiffre d’affaires en assurances de personnes ». Le groupe s'estime victime « d’amalgame et de désinformation » alors que le gros du marché de l'épargne retraite est « dominé par les banques et assureurs privés ».

Ce marché de l'épargne retraite intéresse bigrement cette institution de prévoyance qui fonctionne en mode paritaire. Pour Patrick Harlay, administrateur CFDT du conseil d'administration de la sommitale de Malakoff-Médéric : « soit c'est nous qui le faisons, soit ce sont des assurances privées. Pourquoi on laisserait le terrain à d'autres ? »

• Les institutions de prévoyance face au gâteau de l'épargne retraite

Les choses sont d'autant plus claires que quasiment toutes les institutions de prévoyance cherchent à développer ce marché. Que ce soit PRO BTP, Novalis-Taitbout ou encore Mornay, dont le directeur du développement affirme qu'il « faudrait installer des fonds de pension dans toutes les entreprises de façon obligatoire en complément de la répartition, encadrés par le contrôle collectif du paritarisme ».