Organisations
Les seniors d’IBM France au piquet...
Avoir cinquante ans et plus à IBM France peut être une cause de sanction : mauvaise notation, gel du salaire et des promotions.
Ironie de la petite histoire, la direction avait signé, en décembre 2009, un accord en faveur de l’emploi des seniors reconnaissant l’apport de ces salariés en termes de connaissance de l’entreprise, d’expérience du milieu professionnel et d’expertise technique. Les mauvaises notations qui accablent cette tranche d’âge apparaissent d’autant plus saugrenues. Elles sont surtout discriminatoires et donc illégales au regard du Code du Travail.
C’est la raison pour laquelle le syndicat FO a assigné IBM France devant le tribunal de grande instance de Nanterre, dont le jugement est attendu à la fin de l’année. Outre l’aspect discriminatoire, le syndicat FO met en cause le système d’évaluation lui-même.
« Bien que la notation produise des effets très concrets sur la feuille de paye et les opportunités de carrière, elle résulte d’un processus obscur, fondé sur des paramètres vagues et subjectifs », comme la contribution relative, qui consiste à accorder une notation différente à deux salariés ayant le même niveau de performance, mais appartenant à des groupes différents. « Quelle est la part de cette contribution dans l’évaluation de la performance ? », s’interroge FO.
« La direction indique que c’est à la discrétion du directeur. On rentre vos résultats dans une nébuleuse et il en ressort une notation » ! Entre autres critères subjectifs, le syndicat épingle également « la mise en oeuvre des valeurs d’IBM », parmi lesquelles « faire avancer le monde » !
Bien que la direction se défende d’établir des quotas prédéfinis, elle conseille à ses directeurs (pour le motif « qu’il peut y avoir une tendance à mettre trop de personnes dans la catégorie supérieure et réduire ainsi la capacité d’IBM de récompenser les meilleurs ») de répartir les évaluations de la manière suivante : 10 %-20 % de très bonnes notes, 65 %-85 % de notes intermédiaires et 5 %-15 % de mauvaises...
Anormalement parqués en nombre dans cette dernière catégorie, les seniors subissent non seulement un préjudice matériel, mais aussi moral. Plus largement, la probabilité accrue d’être mal noté à l’apparition des premiers cheveux blancs conduit à penser que l’âge est un facteur d’inadaptation dans la profession de l’informatique industrielle.
Ce qui porte « un préjudice moral à toute la profession », estime FO, « l’ensemble des salariés qui la composent ne pouvant que se sentir diminués et stressés par la perspective de devenir des seniors ».
- Le syndicat FO s’est aperçu que 50 % des salariés mal notés (au niveau 3, signifiant « a besoin de s’améliorer », assorti d’un gel de la rémunération) ont plus de 50 ans, alors qu’ils ne représentent que 36 % des 10 000 salariés d’IBM France.
Ironie de la petite histoire, la direction avait signé, en décembre 2009, un accord en faveur de l’emploi des seniors reconnaissant l’apport de ces salariés en termes de connaissance de l’entreprise, d’expérience du milieu professionnel et d’expertise technique. Les mauvaises notations qui accablent cette tranche d’âge apparaissent d’autant plus saugrenues. Elles sont surtout discriminatoires et donc illégales au regard du Code du Travail.
C’est la raison pour laquelle le syndicat FO a assigné IBM France devant le tribunal de grande instance de Nanterre, dont le jugement est attendu à la fin de l’année. Outre l’aspect discriminatoire, le syndicat FO met en cause le système d’évaluation lui-même.
« Bien que la notation produise des effets très concrets sur la feuille de paye et les opportunités de carrière, elle résulte d’un processus obscur, fondé sur des paramètres vagues et subjectifs », comme la contribution relative, qui consiste à accorder une notation différente à deux salariés ayant le même niveau de performance, mais appartenant à des groupes différents. « Quelle est la part de cette contribution dans l’évaluation de la performance ? », s’interroge FO.
« La direction indique que c’est à la discrétion du directeur. On rentre vos résultats dans une nébuleuse et il en ressort une notation » ! Entre autres critères subjectifs, le syndicat épingle également « la mise en oeuvre des valeurs d’IBM », parmi lesquelles « faire avancer le monde » !
Bien que la direction se défende d’établir des quotas prédéfinis, elle conseille à ses directeurs (pour le motif « qu’il peut y avoir une tendance à mettre trop de personnes dans la catégorie supérieure et réduire ainsi la capacité d’IBM de récompenser les meilleurs ») de répartir les évaluations de la manière suivante : 10 %-20 % de très bonnes notes, 65 %-85 % de notes intermédiaires et 5 %-15 % de mauvaises...
Anormalement parqués en nombre dans cette dernière catégorie, les seniors subissent non seulement un préjudice matériel, mais aussi moral. Plus largement, la probabilité accrue d’être mal noté à l’apparition des premiers cheveux blancs conduit à penser que l’âge est un facteur d’inadaptation dans la profession de l’informatique industrielle.
Ce qui porte « un préjudice moral à toute la profession », estime FO, « l’ensemble des salariés qui la composent ne pouvant que se sentir diminués et stressés par la perspective de devenir des seniors ».
Pas encore de commentaires