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18 / 07 / 2011 | 10 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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Le « ras-la-casquette » des facteurs !

Le masque blanc symbolise la souffrance au travail, la casquette rouge, la colère des postiers. Ces dernières semaines, à l’initiative de FO com, factrices et facteurs ont exprimé leur « ras-la-casquette ». Manque de reconnaissance, remise en cause du service public : ceux qui distribuent le courrier ont été appelés « à s’indigner, à entrer en résistance ». Pour Jacques Dumans, le secrétaire général de ce syndicat, « il faut que La Poste rende au métier de facteur son vrai visage ».

Environ deux cents d’entre eux, venus d’un peu partout en France, sont venus à Paris. D’abord réunis en conférence nationale, au siège de la Confédération Générale du Travail Force Ouvrière, pour débattre de leurs conditions de travail, de l’avenir de la distribution et, à terme, du devenir du service rendu aux usagers, les facteurs se sont ensuite rassemblés devant le siège de La Poste, boulevard de Vaugirard, où leurs représentants ont été reçus par le directeur des relations sociales. Faisant part d’un grand mal-être, ils leur ont adressé un ultimatum, résume ainsi Gérard Albessart, secrétaire national de FO pour le courrier : « Sécabilité, productivité, pénibilité, on n’en peut plus, on n’en veut plus ». Comme bon nombre de postiers, il accuse « facteur d’avenir », cette restructuration engagée en 2007 par la direction de La Poste qui, au nom d’une « modernisation » de la distribution, a instauré la notion de tournée « partageable ».

Entre sécabilité et autoremplacement, les tournées se sont mises à fonctionner en équipes et quand un facteur est absent, les autres se « partagent » sa distribution.

Argument de la direction à l’époque : une meilleure adaptation aux fluctuations du trafic, pour améliorer la qualité de service aux particuliers et les conditions de vie et de travail des agents.

C’est tout l’inverse qui s’est produit et l’on assiste à une recrudescence des arrêts maladie et une augmentation des inaptitudes. Comme le souligne FO, « facteur d’avenir est devenu synonyme de facteur de risque, de stress, de suppressions d’emplois ». Ainsi, les facteurs absents ne sont plus remplacés. Du coup, les tournées non faites se multiplient.

Pour ne prendre que cet exemple, en 2010, dans la région de Rennes, plus de deux mille tournées n’ont pas été effectuées.

Sans oublier le turn-over des facteurs dans un même quartier.

Souffrance au travail, dégradation de la qualité de la distribution, la direction connaît les conséquences de la productivité à marche forcée et de la réduction des coûts. Depuis des mois, FO l’alerte.

Mais continuant sur sa lancée, elle vient d’annoncer une augmentation de 30 % du nombre de boîtes aux lettres regroupées, dites « cidex », dans les zones rurales, ce qui va supprimer des milliers d’emplois. Ce n’est pas cela qui améliorera le lien social avec les particuliers, pourtant apprécié des usagers. La Poste préfère aujourd’hui « les services », au pluriel, payants de préférence.

C’est faire le choix d’une distribution du courrier « à géométrie variable, selon le poids des particuliers », comme l’explique FO. Or, ce poids varie selon les conditions d’existence des uns et des autres.

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