Organisations
Le prix de la représentation au 42ème congrès de la Fédération Internationale des Transports
Le 42ème congrès de la Fédération Internationale des Transports (ITF) s’est ouvert le 5 août 2010 à Mexico.
Plus de 1 300 délégués (délégués votants et conseillers), représentant près de 370 syndicats (syndicats nationaux, fédérations…) venant de 112 pays participent à cette grande manifestation statutaire qui se déroule tous les quatre ans (le dernier congrès avait eu lieu à Durban, en Afrique du Sud).
Cette fois-ci, l’ITF s’est engagée dans un congrès très novateur au niveau de la communication externe et interne. Un site internet spécial est créé, fonctionnant avec beaucoup d’interactivité et les délégués ont à leur disposition une vingtaine d’ordinateurs reliés au monde. Enfin, le réseau Twitter est aussi sollicité (#ITF2010).
Le prix de la représentation
Côté participation française, notre pays est représenté par les délégations de la CGT (7 délégués et un conseiller), la CFDT (5 délégués et un conseiller) et FO (9 délégués et un conseiller).
- Il est à noter que le nombre de délégués ne reflètent pas la représentativité concrète des syndicats français puisque la CGT est structurée dans les transports avec trois fédérations différentes (cheminots, transports et officiers marine marchande), ainsi que FO (équipement, transports-services, transports-logistique, cheminots). La délégation CFDT est composée de l’unique Fédération générale des Transports et de l’Équipement (qui regroupe les différentes branches). La segmentation entre organisations autonomes favorise l’obtention d’un ou plusieurs délégués supplémentaires (effet de seuil).
Rappelons que la CGT est particulièrement forte dans les chemins de fer (premier syndicat), la CFDT dans le secteur routier (majoritaire) et forte dans la marine marchande, FO demeurant très en-dessous de ces deux organisations, hors quelques points forts dans les transports publics urbains, comme à Marseille (mais non représentative, par exemple à la SNCF).
- À la différence d'autres fédérations syndicales qui déclarent plus d'adhérents qu’en réalité pour obtenir un nombre de délégués plus conséquent, la FGTE-CFDT en revanche n’aurait pas souhaité déclarer l’intégralité de ses effectifs. Il faut préciser que le coût de l’adhésion est 1,2 £ (GBP) par adhérent et ce montant pourrait grimper jusqu’à 1,5 £ en 2014. Pour info, l’adhésion de la seule CFDT se monte à près de 60 000 euros par an.
Fanfare et inquiétudes
Le congrès a été ouvert par Randall Howard, président de l’ITF, élu au dernier congrès de Durban il y a quatre ans. Responsable syndical du Satawu (affilié à la Cosatu sud-africaine), il ne se représentera pas et prendra des responsabilités au sein du ministère des transports de son pays, dans le gouvernement de J.Zuma. Selon Randall Howard, « défendre les services publics de transports et combattre le changement climatique sont directement reliés à la sécurisation de l’air et des modes de transports propres… » sans omettre « une stricte régulation des marchés financiers globaux et des institutions… ».
Une cérémonie s’est tenue par l’intervention d’une fanfare militaire (hymne et chant nationaux) et la présentation du drapeau des États unis du Mexique.
Parmi les invités, on notera la présence très appréciée de Marcelo Ebrard (politiquement à gauche), maire de la tentaculaire ville de Mexico (plus de 21 millions d’habitants !), qui s’est engagé depuis son élection dans une politique très volontariste de réduction d’émissions de gaz à effet de serre, notamment par la promotion de transports publics propres (trolleybus, métro…).
Il a indiqué avec la plus grande sincérité : « nous sommes un gouvernement de gauche (district fédéral de Mexico), et je pense que tout le gouvernement est ici parce que vous êtes nos amis. Nous sommes très heureux concernant le thème du congrès (syndicats forts, transport durable). Si nous n’avons pas des travailleurs forts, nous ne pouvons pas bâtir une économie démocratique. Nous devons bâtir des syndicats forts ».
La secrétaire générale de la Confédération Syndicale Internationale (CSI) a adressé un message vidéo en dénonçant « l’oppression des travailleurs et de leurs syndicats, qui n’a pas de place dans une gouvernance nationale ou globale. Le droit au travail, à un travail décent, est un droit humain fondamental et le droit d’association, d’organiser et de négocier collectivement sont des droits et des outils pour conduire une globalisation plus juste ».
L’ouverture de ce congrès a été précédée de deux conférences très suivies : sur les jeunes et sur les transports durable et le changement climatique.