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08 / 06 / 2016 | 30 vues
Denis Stokkink / Abonné
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La grève est-elle démocratique ?

« Irresponsable », « illégal », « anti-démocratique » : voici comment les éditorialistes et hommes politiques qualifient les récentes grèves en France et en Belgique. La grève est pourtant un recours légal. À condition qu’elle soit « mise au service d'intérêts professionnels qui en constituent le motif légitime »[1]. Mais, parfois, la limite est étroite entre revendications professionnelles et revendications politiques. Alors, la grève est-elle démocratique ?

Le parti pris de cette note de PLS est de mettre de côté le contenu politique des revendications. Il s’agit plutôt de s’attacher à définir ce qui est démocratique. Terme fourre-tout et galvaudé, la démocratie a bon dos. Pourtant, n’a-t-il pas fallu renverser un régime pour l’instaurer ? Les mouvements sociaux, hier célébrés pour les acquis sociaux et démocratiques qu’ils ont permis, sont aujourd’hui décriés. Ils gênent, empêchent les gens de se déplacer et bloquent le pays. Si les grèves ne sont pas acceptées par la majorité, c’est qu’elles doivent être anti-démocratiques…

Les mouvements sociaux sont une occasion de rappeler les limites de la forme spécifique qu’ont prises nos démocraties représentatives modernes. Dans cette note, PLS tente de défendre l’idée qu'Albert Camus s’en faisait : « La démocratie, ce n'est pas la loi de la majorité mais la protection de la minorité »[2].

[1] Droit civil, les obligations, Terré, Simler, Lequette, 9ème édition, 2005, § 741 et 742.
[2] Albert Camus, Carnets, III.
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