La gestion des temps dans la balance de la qualité de vie au travail
Trop souvent considérée sous le seul angle du confort, la gestion des temps relève d’une véritable démarche managériale et s’inscrit dans une relation de confiance entre les salariés et l’entreprise.
Il y a quelques années, lorsque Anne-Sophie Panseri a commencé à mettre en pratique le principe de la conciliation des temps dans son entreprise de fabrication de portes automatiques, d’aucuns ont cru déceler dans sa démarche la marque d’un engagement « féministe ». Il est vrai que la dirigeante de la société Maviflex voyait dans la gestion des temps un levier efficace pour féminiser les métiers de l’industrie et repousser le plafond de verre qui interdit aux femmes l’accès aux postes décisionnels. « Il est très vite apparu que les initiatives que nous avons prises bénéficiaient autant, sinon plus, aux hommes qu’aux femmes et que c’était, au fond, l’organisation globale de l’entreprise qui s’en trouvait améliorée », se souvient-elle.
De fait, chez Maviflex, que l’on soit homme ou femme, cadre ou ouvrier, on est prié de quitter son travail à 18h30 au plus tard et de planifier ses réunions à des horaires décents. L’entreprise a par ailleurs imaginé un « contrat parental » permettant d’adapter, sans les réduire, les horaires de travail de salariés parents à certaines contraintes récurrentes liées à leur vie familiale (garde d’enfant, activité extra-scolaire...). Si cette mesure contractuelle se limite chaque année aux 5-6 salariés qui en font la demande (plutôt des hommes), l’entreprise accorde à tous ses collaborateurs une « flexibilité horaire en cas d’imprévu ». Cette forme de « tolérance au retard » accordée par la direction permet, ponctuellement, de faire face à une urgence sans avoir à se justifier et sans craindre les remontrances. Le collaborateur y gagne en sérénité et l’entreprise limite des arrêts de courte durée qui désorganisent le travail, stressent les collègues et finissent par coûter cher (170 jours d’absence de courte durée économisés en 2013). Pour Anne-Sophie Panseri, l’équation est évidente : plus on donne de liberté aux salariés dans leur organisation personnelle, plus on limite les horaires à rallonge et le présentéisme (notoirement improductifs) et plus l’entreprise y gagne en performances et en cohésion.
Taux d’absentéisme, renouvellement, croissance économique… Chez Maviflex comme chez RMA, tous les voyants sont au vert. Si le souci de la gestion équilibrée des temps n’explique évidemment pas tout, les mêmes mots se retrouvent néanmoins dans la bouche des deux dirigeants, dénotant une certaine approche du management. Ils parlent de « marge de manœuvre individuelle », de « souplesse », d’« autonomie » et surtout d’une confiance accordée à leurs équipes qui constitue, pour l’un comme pour l’autre, un préalable à leur démarche.
Il y a quelques années, lorsque Anne-Sophie Panseri a commencé à mettre en pratique le principe de la conciliation des temps dans son entreprise de fabrication de portes automatiques, d’aucuns ont cru déceler dans sa démarche la marque d’un engagement « féministe ». Il est vrai que la dirigeante de la société Maviflex voyait dans la gestion des temps un levier efficace pour féminiser les métiers de l’industrie et repousser le plafond de verre qui interdit aux femmes l’accès aux postes décisionnels. « Il est très vite apparu que les initiatives que nous avons prises bénéficiaient autant, sinon plus, aux hommes qu’aux femmes et que c’était, au fond, l’organisation globale de l’entreprise qui s’en trouvait améliorée », se souvient-elle.
De fait, chez Maviflex, que l’on soit homme ou femme, cadre ou ouvrier, on est prié de quitter son travail à 18h30 au plus tard et de planifier ses réunions à des horaires décents. L’entreprise a par ailleurs imaginé un « contrat parental » permettant d’adapter, sans les réduire, les horaires de travail de salariés parents à certaines contraintes récurrentes liées à leur vie familiale (garde d’enfant, activité extra-scolaire...). Si cette mesure contractuelle se limite chaque année aux 5-6 salariés qui en font la demande (plutôt des hommes), l’entreprise accorde à tous ses collaborateurs une « flexibilité horaire en cas d’imprévu ». Cette forme de « tolérance au retard » accordée par la direction permet, ponctuellement, de faire face à une urgence sans avoir à se justifier et sans craindre les remontrances. Le collaborateur y gagne en sérénité et l’entreprise limite des arrêts de courte durée qui désorganisent le travail, stressent les collègues et finissent par coûter cher (170 jours d’absence de courte durée économisés en 2013). Pour Anne-Sophie Panseri, l’équation est évidente : plus on donne de liberté aux salariés dans leur organisation personnelle, plus on limite les horaires à rallonge et le présentéisme (notoirement improductifs) et plus l’entreprise y gagne en performances et en cohésion.
Gestion autonome
L’entreprise nantaise RMA (Ressources Mutuelles Assistance) a également adopté cette logique dès sa création, il y a une dizaine d’années. Souhaitant rompre avec le productivisme des centres d’appel, cette société de services d’assistance santé-prévoyance, filiale du groupe Harmonie Mutuelle, a d’emblée intégré de façon quasi « organique » dans son mode de fonctionnement qualité de service et qualité de vie au travail. Une question de valeurs mais aussi un positionnement stratégique sur un marché très concurrentiel... « Pour être en mesure d’apporter une écoute de qualité aux personnes, souvent malades ou en grande difficulté, qui nous appellent, nous devons offrir les meilleures conditions de travail à nos salariés », explique Jean-Pierre Thibaud, directeur général de l’entreprise. Ce pari qualitatif passe notamment par une réflexion très avancée sur l’utilisation du temps, aussi bien dans les murs de l’entreprise que dans la dimension vie privée/vie professionnelle. Une approche qui n’est pas sans rappeler le principe du « compromis temporel » théorisé par l’ANACT (voir ci-dessous). Les chargés d’assistance RMA ne sont, par exemple, pas soumis à un temps de parole limité pour répondre aux appelants. Ils gèrent eux-mêmes leurs temps de pause au fil de la journée et bénéficient d’un accès libre à une salle de détente, très utile après certains appels éprouvants. L’entreprise leur offre aussi la possibilité de consacrer une petite partie de leur temps de travail à des recherches personnelles pour se spécialiser sur un sujet, diversifier leurs tâches quotidiennes et, à plus longue échéance, s’ouvrir des perspectives d’évolution professionnelle. Afin d’éviter les situations de stress, les salariés bénéficient, entre autres mesures, de plages horaires d’arrivée le matin et de RTT fractionnables par quarts d’heure pour faire face aux imprévus et s’absenter en cas de besoin sans avoir à se justifier.Taux d’absentéisme, renouvellement, croissance économique… Chez Maviflex comme chez RMA, tous les voyants sont au vert. Si le souci de la gestion équilibrée des temps n’explique évidemment pas tout, les mêmes mots se retrouvent néanmoins dans la bouche des deux dirigeants, dénotant une certaine approche du management. Ils parlent de « marge de manœuvre individuelle », de « souplesse », d’« autonomie » et surtout d’une confiance accordée à leurs équipes qui constitue, pour l’un comme pour l’autre, un préalable à leur démarche.
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