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07 / 12 / 2016 | 14 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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L'approche de la nouvelle Fédération française des assurances dans un secteur bousculé

Interview d'Arnaud Chneiweiss, délégué général de la Fédération française de l’assurance (FFA) pour Miroir Social.

La Fédération française de l’assurance existe depuis début juillet 2016. Elle rassemble toutes les entreprises du secteur de l’assurance, qu’il s’agisse de mutuelles d’assurance, de sociétés anonymes ou des filiales d’assurance des banques. Comment tout cela s’organise-t-il ?

Une douzaine de commissions techniques instrui les dossiers : assurance dommages, assurance de personnes, questions économiques et financières, numérique, développement durable, affaires sociales… Le travail s’organise d’abord à ce niveau. Les commissions s’appuient sur des comités spécialisés pour approfondir certains sujets. On est là entre techniciens, experts des sujets, avec les équipes de la FFA.

Ensuite, les présidents de commission apprécient si les sujets doivent remonter au conseil exécutif de la fédération, ce qui est le cas des sujets les plus importants en termes d’enjeux économiques ou s’il y a une sensibilité politique. On y retrouve Bernard Spitz (président de la FFA) et les dirigeants de 23 entreprises d’assurance autour de la table, représentants des différentes familles (mutuelles, sociétés anonymes, bancassureurs et réassureurs), dont les trois vice-présidents de la FFA, Pascal Demurger pour les mutualistes, Jacques Richier pour les sociétés anonymes et Pierre de Villeneuve pour les bancassureurs. Vous voyez que la diversité des points de vue et des sensibilités est garantie.

Pouvez-vous donner quelques exemples de sujets transverses ?

Si l’on réfléchit à l’assurance automobile de demain, on pense aux véhicules connectés, et peut-être un jour autonomes. Ces sujets intéressent les responsables de l’assurance auto chez nos adhérents mais il faut travailler étroitement avec la commission numérique et la commission juridique pour avoir la bonne vision de tous les défis à surmonter, sans oublier la vision internationale. Autre exemple : le cyber-risque. C’est un risque nouveau et croissant, celui du piratage des systèmes informatiques. Là aussi, il faut allier les compétences, techniques et juridiques. Mais je pourrais vous citer d’autres exemples concrets dans bien d’autres domaines tels que la santé, l’épargne… C’est là que l’on voit toute la pertinence d’avoir créé la FFA. Tous les adhérents ont bien compris que nous serions plus efficaces en unissant les forces de réflexion sur ce type de sujets.

Après quelques mois de fonctionnement, est-il difficile de faire travailler ensemble les différentes familles de l’assurance ?

Pas du tout ! Mais ce n’est pas une surprise. Bien que les premiers projets de rapprochement entre la FFSA et le GEMA aient presque 30 ans, nous avons pu constater ces dernières années que, sur la plupart des sujets, nous avions la même approche. Par ailleurs, en décidant de commencer par créer des commissions communes avant de mettre en place la FFA, nous nous sommes assurés d’avoir des bases solides.

Avez-vous vu passer le « choc de simplification » ?

Dans le secteur de l’assurance, non, pas vraiment. La complexité ne vient pas forcément de Bruxelles, comme on le dit souvent (encore que nous ayons des exemples, avec en ce moment un texte sur la comparaison de produits financiers baptisés PRIIPS). Elle vient aussi du fait qu’au fil des années les autorités administratives ont accru leur production de « soft law » et dont les « recommandations » ou « principes directeurs » ne sont pas forcément compatibles entre elles. C’est un vrai souci d’avalanche réglementaire.

Pour en revenir au travail en commun, il y a les sujets « défensifs », éviter l’excès de réglementation et de charges, dans l’intérêt des assurés. Mais il y a aussi les sujets « offensifs» : en créant la FFA, nous accroissons nos chances d’être une force de propositions au service de nos concitoyens.

L’assurance est-il un secteur bousculé aujourd'hui ?

Révolution numérique, taux d’intérêt historiquement bas, dérèglement climatique menaçant d’accroître la gravité et la fréquence des catastrophes naturelles… C’est peu dire que le secteur est effectivement « bousculé » de plusieurs façons. C’est sans doute d’ailleurs ce qui a favorisé la création de la FFA. C’est aussi ce qui rend passionnant d’y travailler puisque l’on touche à la fois aux préoccupations du quotidien de nos concitoyens et aux grandes questions macro-économiques.

En même temps, c’est la force des entreprises d’assurance, le secteur est très solide. Je n’ai pas de doute sur le fait que nous saurons nous adapter à ces défis, comme les assureurs ont toujours su le faire dans l’histoire.

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