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23 / 07 / 2010 | 4 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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L'allocation pour frais d'emploi des journalistes est t-elle une niche fiscale ?

Un journaliste déduit 7650€ de son revenu imposable au titre d'une « allocation pour frais d'emploi ». Il n'en faut pas plus pour considérer cette ristourne fiscale comme une niche éligible à une disparition programmée. La « menace se précise », annonce le SNJ. Effectivement, François Baroin, Ministre du Budget, a affirmé que les journalistes seraient amenés à « contribuer à l’effort comme tout le monde » sur le champ des niches fiscales.

L'allocation pour frais d'emploi des journalistes se justifie, en théorie, pour compenser « la faiblesse, voire l’absence, de remboursement des frais professionnels par les éditeurs ». Dans la réalité, cette allocation compense, en partie, des « rémunérations anormalement basses ».

Mieux vaudrait alors la qualifier d'allocation fiscale de rattrapage salarial, ce qui aurait le mérite d'être plus clair...

« Ainsi, dans les grilles de salaires par forme de presse adossées à la convention collective des journalistes, plusieurs fonctions se trouvent aujourd’hui sous la barrière du Smic. Parmi les 37 000 détenteurs de la carte de presse en 2008, 217 journalistes mensualisés avaient certes des salaires supérieurs à 10 000 € bruts par mois, mais près de la moitié étaient en dessous de 3 000 € bruts. Quant aux pigistes, ils étaient 37 % à gagner moins de 1 500 €. Entre 2000 et 2008, en euros constants, le salaire brut mensuel moyen d’un journaliste a diminué de 75 €. Le montant brut mensuel moyen des piges est passé de 2 200 € à 2 059 € », égrène le SNJ qui estime qu'il appartient aux employeurs de presse de faire un effort sur les grilles salariales de la profession pour compenser le « coup de rabot » qui se dessine sur l'allocation pour frais d'emploi des journalistes. Comment transformer un rattrapage fiscal en rattrapage salarial ?

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