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09 / 02 / 2010 | 4 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Inégalités sur toute la ligne des transports domicile-travail en Île-de-France

Le cabinet Technologia a interrogé 150 représentants du personnel et DRH en poste en Île-de-France sur les conditions de transport domicile-travail des salariés. « Le stress généré par les transports s'avère mal connu et, par conséquent, pas vraiment pris en compte, du côté des représentants du personnel comme des directions des ressources humaines », souligne l'étude.

« Oui, à profil de compétences égal, on préfèrera embaucher quelqu’un qui habite plus près… » - un DRH de Siemens-Healthcare
En fonction des métiers et des statuts, la pression des transports n'est pas la même. « Si certains cadres, plus autonomes, peuvent parfois s’affranchir des règles de ponctualité, le petit personnel n’a pas cette chance. Ainsi, des caissières en retard peuvent trouver l’entrée du personnel verrouillée, y compris dans la minute qui suit l’heure d’embauche », rapporte l'étude qui propose que l'on trouve en temps réel les informations relatives au retard sur les sites internet des compagnies de transport « afin d’éviter aux salariés de chercher un bon d’excuse ».


L'inégalité face aux transports domicile-travail se manifeste aussi à l'embauche. L'étude parle d'une « discrimination positive » pour les candidats qui résident le plus près du lieu de travail auquel ils postulent. « Oui, à profil de compétences égal, on préfèrera embaucher quelqu’un qui habite plus près… Un candidat qui habite aux Ulis, ou à Marne-la-Vallée, on va lui dire, ça fait loin, c’est beaucoup de fatigue… », concède un DRH de Siemens-Healthcare dont le siège est à Saint-Denis (93). Priorité à un recrutement de proximité sur certains métiers qui exigent de la ponctualité. 


« Les représentants du personnel défendent des dossiers dans lesquels des licenciements reposent en réalité sur de telles situations. Il s’agit d’une pénibilité et d’un allongement du temps mobilisé pour le travail, qui restent « à la porte de l’entreprise » au sens propre comme au figuré, puisqu’elles coûtent au salarié, tout en ne relevant pas de la responsabilité de l’entreprise. De fait, cette situation dégrade nettement l’équilibre entre les efforts fournis par les salariés et la reconnaissance de l'entreprise qui en découle, ce qui est un facteur central des risques psychosociaux », lance le cabinet Technologia.


À la lumière de ce constat, Technologia propose de mettre en débat 10 propositions. Parmi celles-ci, la création d’un observatoire du stress lié aux transports en commun, sous l’égide de l’Anact ou de l’INRS. Des propositions qui « visent aussi à aider les candidats aux élections régionales en Île-de-France à traiter cette problématique avec gravité ».


Les directions des entreprises peuvent également peser sur les aménagements des transports collectifs au travers du plan de déplacement entreprise (PDE). En région parisienne, le concept n’a pas beaucoup de succès. Du fait de l’obligation de prise en charge à 50 % du coupon et de la densité des transports en commun, « l’intérêt pour les PDE dans Paris intra-muros n’est sans doute pas aussi vif qu'ailleurs », concède Clotilde Yeatman, responsable du département Aménagement et développement durables à la Chambre de commerce et d’industrie de Paris (CCIP). Dans son ensemble, l’Île-de-France n’affichait que 60 plans de déplacements en mai 2007 (27 plans d’entreprises, 21 de collectivités et 12 d’établissements publics).

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