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05 / 08 / 2014
Audrey Minart / Membre
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Souffrance au travail, risques psychosociaux : des notions très subjectives qui font école

Actuellement codirigé par les statisticiens et sociologues Jérôme Pélisse et Loup Wolff, le DIM Gestes (domaine d’intérêt majeur), un groupe d’étude soutenu par la région Île-de-France finance les projets de jeunes chercheurs, relatifs à la thématique du « travail et de la souffrance au travail ». Aujourd’hui, ce réseau rassemble plus de 200 chercheurs qui échangent régulièrement, notamment dans le cadre de séminaires mensuels, au cours desquels peuvent se faire face juristes et ergonomes, psychologues et sociologues, linguistes et économistes.

Selon Loup Wolff (« portrait » paru sur le site du DIM Gestes), ce groupe d’étude a notamment permis de faire travailler ensemble statistiques et sociologie, même si « la place du quantitatif en sociologie reste fragile et un peu ambiguë, entre fascination et dégoût ».

Difficile par ailleurs, semblerait-il, de faire participer toutes les disciplines. Jérôme Pélisse rejoint ce constat : difficile d’échanger sur certaines notions, notamment celle de la « souffrance au travail » qui a été mise en avant par le réseau. Une expression qui ne parle pas aux historiens, ceux-ci préférant par exemple évoquer la « pénibilité » ou les « conditions de travail ». « Ce qui peut s’expliquer par le fait que, dans leur travail, ils ont davantage accès à l’objectif (archives etc.), qu’au subjectif. Le terme de souffrance, très subjectif, est extrêmement connoté à une école, celle du psychodynamicien Christophe Dejours, et donc à un positionnement précis ». Qui ne recueille donc pas toujours tous les suffrages. De même que la notion de « risques psychosociaux » laisse Yves Clot circonspect.

Quels sont les intérêts et les limites de l’interdisciplinarité ? Retrouvez notre décryptage complet > Comprendre le travail : le « choc » des cultures scientifiques

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