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21 / 03 / 2014
Social Nec Mergitur / Membre
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Risques psycho-sociaux : les entreprises attaquent les médecins qui font le lien avec les conditions de travail

Même un député UMP estime que le « burn-out » devrait être reconnu comme maladie professionnelle.

L’affaire a fait la une du Parisien. Les arrêts de travail pour cause de risque psycho-sociaux (RPS) font l’objet de conflits de plus en plus répétés entres employeurs et médecins. Plus de trois millions de salariés sont pourtant exposés « à un risque élevé de « burn-out » » alerte une récente étude du cabinet Technologia. N'empêche, les pathologies psychiques liées au travail ne sont pas reconnues comme une maladie professionnelle. Un état dans lequel s’engouffrent les entreprises (publiques et privées d’ailleurs).

Il est vrai que, dans le cas contraire, la facture pourrait être salée mais le patronat « préfère rejeter la faute sur les salariés », déclare Martine Keyser du syndicat CFE-CGC au Parisien. Pour preuve, un nombre croissant d’employeurs attaque les médecins qui auraient eu l’audace d’établir un certificat médical faisant le lien entre l’état psychique d’un patient et ses conditions de travail. Ainsi, une dizaine de médecins (un record) fait aujourd’hui l’objet de plainte devant le conseil de l’Ordre. Un phénomène pour le moins alarmant.

Machines à broyer

Car syndicats et médecins du travail sont désormais unanimes : la reconnaissance des RPS en maladie professionnelle est une priorité. Un courrier a d’ailleurs été adressé en ce sens à la ministre de la Santé, Marisol Touraine. Un soutien à cette reconnaissance qui peut d’ailleurs parfois venir là où on ne l’attend pas.

Ainsi, Jean-Frédéric Poisson, député UMP des Yvelines, estime que le « burn-out » devrait être reconnu comme maladie professionnelle. Le parlementaire qui a signé un rapport sur les risques psycho-sociaux en 2011 (lire ici), n’hésite pas à déclarer (toujours au Parisien) : « certaines organisations sont devenues de véritables machines à broyer. En France cela se double d’un problème de formation. Les employeurs envoient au feu des jeunes cadres mal préparés qui se retrouvent en situation de faire de la casse humaine. Aujourd'hui, les salariés tirent le signal d'alarme ».

Et le député UMP d’ajouter : « Il est impératif de mieux former salariés, syndicats et patrons. Je milite pour que le « burn-out » soit reconnu comme maladie professionnelle ». Un véritable défi pour le gouvernement Hollande.

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