Les deux institutions ont associé au projet des experts-visiteurs, des organisations syndicales et des professionnels issus des d’établissements de santé (directeurs, médecins et cadres de santé) afin d’élaborer des documents partagés sur les enjeux et méthodes de la qualité de vie au travail dans les établissements de santé.

La qualité de vie au travail a pour objectif de concilier les modalités de l’amélioration des conditions de travail et de vie pour les salariés et les performances collectives de l’entreprise. Elle s’intéresse aux conditions dans lesquelles les salariés effectuent leur travail. Leur capacité à s’exprimer et à agir sur le contenu de celui-ci détermine la perception de la qualité de vie au travail qui en résulte. Elle est un objet à part entière du dialogue social dans l’entreprise Le modèle de la qualité de vie au travail repose sur l’expérimentation et l’évaluation, la réflexivité, l’apprentissage permettant ainsi la création en commun de règles.

Il est souligné que, « plus que dans d’autres secteurs d’activité, les professionnels de la santé sont confrontés au travail morcelé, à l’interruption des tâches, à une forte sollicitation psychologique, à des évolutions technologiques et à des modifications organisationnelles qui ont un effet sur leur qualité de vie au travail. Parallèlement, la littérature internationale montre un lien entre les conditions de travail et des dimensions de la qualité des soins prodigués au patient ».

En partenariat avec l’ANACT, la HAS a ainsi conduit tout un ensemble de travaux pour aider au déploiement de la notion de qualité de vie au travail, comprendre sa dynamique dans les établissements avec comme objectifs :

• fournir des outils aux experts–visiteurs de la HAS pour les aider à examiner au mieux le sujet au cours des visites de certification ;
• identifier les enjeux du dialogue social avec les organisations syndicales ;
• et proposer des repères pour les établissements de santé.

Les travaux se sont déroulés séparément avec chacune de ces trois catégories d’acteurs. Enfin, un séminaire organisé en juillet 2013 a permis de réunir l’ensemble des parties prenantes.

Conclusions et perspectives

Il est indiqué dans la note de synthèse publiée que « la qualité de vie au travail doit être appréhendée comme un moyen de réinterroger l’organisation. Elle permet de répondre à un besoin de cohérence, en redonnant du sens à des initiatives multiples ».

Par ailleurs, selon cette étude, la qualité de vie au travail « nécessite une prise en charge dans la politique générale des établissements de santé, d’autant qu’elle se propose de renouveler le dialogue social et de s’appuyer sur des porteurs pluriels afin de favoriser la coopération transversale ».

L'un des enseignements majeur de ces travaux est que la manière de travailler le sujet est aussi importante que le fond lui-même.

« Les enjeux méthodologiques sont primordiaux : notamment autour de l’analyse du travail, de la mobilisation d’acteurs diversifiés, de l’exploitation du matériau tiré de l’expérience, de l’organisation d’un cadre réflexif ».

Les suites des travaux envisagés viseront également, selon une approche pédagogique, à élargir le portage politique du sujet avec les autres acteurs du système de santé (direction générale de l’offre de soins, fédérations d’établissements, agences régionales de santé…) et  valoriser les expériences des établissements de santé mobilisés pour illustrer les chemins possibles de la qualité de vie au travail.