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31 / 07 / 2015 | 133 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Prestataires du dialogue social : un marché en recomposition sur fond de conseil

Quid de la capacité des cabinets d’experts CE et CHSCT à accompagner les représentants du personnel dans le suivi des projets ? Autant avancer puisque le blocage est de plus en plus difficile à mettre en œuvre. Le besoin est bien là, reste à parvenir à négocier que les directions acceptent de prendre en charge financièrement ce volet conseil théoriquement incompatible avec les missions d’expertise. Dans la pratique, au gré des accords de méthodes, la pratique se développe car les directions voient bien l’intérêt de fluidifier les rouages du dialogue social.

Prime aux négociateurs


Ce qui favorisera les entreprises où un dialogue social « premium » aura été activé. Premium, c’est-à-dire dans les entreprises de plus de 300 salariés dans lesquelles un accord majoritaire organisera la représentation élue, avec une grande flexibilité en termes de fonctionnement. C’est ce que l'on pourrait appeler la prime aux négociateurs et que Frédéric Gardin, directeur du développement de Sextant Expertise, résume ainsi : « on va glisser de plus en plus de l’information-consultation vers la négociation ». Sans doute au détriment des organisations syndicales (dans les plus de 300 salariés) qui ne parviendront pas à conclure un accord en la matière.

Approche globale

La tendance à la globalisation de l’offre est bien là. Il est ainsi de moins en moins rare de voir fusionner les rapports CE et CHSCT avec une restitution particulière dans chacune des institutions. Les cabinets qui ne font que de l’expertise CE ou que de l’expertise CHSCT ont plus que jamais intérêt à être en mesure de proposer une offre globale à la faveur de partenariats. C’est ainsi qu’un cabinet CE et qu’un cabinet CHSCT peuvent mener des entretiens à deux afin de mieux partager et échanger les informations. Des partenariats renforcés qui devraient faciliter de potentiel rapprochements capitalistiques entre les acteurs de l’expertise.

Les cabinets de conseil en RH, eux, n’ont pas attendu la LSE de 2013 et la loi Rebsamen pour intégrer l’expertise CHSCT dans leur offre. C’est le cas du groupe Bernard Julhiet, avec sa filiale Capital Santé ou encore le groupe JLO avec Impact Études. À quand un pôle expertise CHSCT chez Alixio, le cabinet d’ingénierie sociale présidé par Raymond Soubie ? Si les cabinets de conseil auprès des directions mènent des expertises à la demande des représentants du personnel, pourquoi donc les cabinets d’expertise ne pourraient-il pas conduire des missions de conseils hors expertise puisque la co-construction est à l’honneur ? C’est typiquement la logique du groupe Alpha qui propose du conseil auprès des dirigeants d’entreprise à travers Sémaphores Entreprises, en marge de son activité d’expert auprès des CE et CHSCT avec Secafi. Les cabinets d’expertise comptable des directions se positionnent eux aussi sur une activité de conseil et s’intéressent aux besoins des représentants du personnel à l’instar du groupe BDO avec son entité EllipCE.

Actionnariats croisés entre cabinets d’avocats et experts comptables


Les cabinets d’avocats des directions ont depuis longtemps développé l’activité de conseil sur fond d’un contentieux à la baisse. Leurs confrères auprès des représentants du personnel ont été plus longs à la détente. C’est ce qui amène par exemple un cabinet comme JDS à développer le volet conseil juridique mais surtout à créer une activité consacrée à l’expertise auprès des CE afin d’apporter une offre plus globale.

  • À noter que depuis mars 2014, il est possible de créer des groupes avec des actionnariats croisés entre cabinets d’avocats, experts comptables et autres professions réglementées au travers des sociétés de participations financières de professions libérales (SPFPL). Tout devient possible pour peu que les acteurs aient envie de converger pour consolider des offres.


La réduction du nombre de consultations obligatoires de 17 à 3, l’un des points clefs de la loi Rebsamen, va favoriser la gestion du dialogue social dans les PME. Des PME dont les directions ont aussi besoin d’être accompagnées dans l’organisation des élections professionnelles. Un marché à développer à l’heure où les syndicats ne se bousculent pas pour prendre position dans les entreprises dont les portes s’ouvrent pourtant.

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