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Pour un juste partage des profits à Thales
Le 14 mai dernier, l’assemblée générale des actionnaires Thales a voté une hausse de 27 % du dividende par action et ce, pour la troisième année consécutive.
Ainsi, 220 millions d'euros seront versés pour les actionnaires, soit 48 millions d'euros de plus que l’année dernière, tandis que la participation distribuée aux salariés chute, elle, à 15 millions d'euros.
Cette redistribution (et au moins son augmentation) prive ainsi le groupe Thales de capacités d’investissement et de recherche et développement. Compte tenu de la crise financière de notre principal client, l’État français, il eut été préférable d’investir dans l’avenir pour renforcer le groupe face à la concurrence mondiale. Malheureusement, les études non financées connaissent une croissance beaucoup plus faible que le dividende.
Les actionnaires du groupe ont décidé de privilégier le profit à court terme et leurs intérêts au détriment de ceux du groupe.
Du fait de la loi, ce choix d’augmentation du dividende trois années de suite, oblige la direction à entrer dans une négociation au titre de la prime de « partage des profits ». Nous avons connu cette situation ces deux dernières années.
La CFDT attend et revendique une décision pour l’ensemble des salariés du groupe, qui ne saurait être inférieure à celle faite aux actionnaires. À défaut, les salariés seront en droit de penser qu’une fois encore, le capital l’emporte sur l’investissement et le travail.
Fortes inégalités
Dans certaines entreprises du groupe, les salariés vont percevoir une prime d'intéressement, si un accord existe et si les conditions fixées par ce dernier sont remplies. Le montant et les conditions de versement de cette prime d'intéressement due au salarié varient en fonction des critères fixés par l'accord. Mais d’autres salariés dans d’autres entreprises du groupe n’auront pas cette chance et, une fois de plus, ils ne toucheront rien.
Il y a même de fortes inégalités entre les différentes sociétés du groupe : celles qui dégagent des super-bénéfices, avec des salaires élevés, des niveaux de négociations salariales qui sont loin d’être médiocres et en plus de la charge. D’un autre côté, des sociétés souvent de petite taille (moins de 500 salariés), avec de la sous-charge, où les bénéfices sont limités donc le retour vers les salariés.
Face à ce constat, la CFDT a demandé à la direction générale d’ouvrir dans le cadre de l’agenda social du groupe, des discussions sur une éventuelle mise en place d’un intéressement groupe.
Thales est constitué d’entreprises filiales, juridiquement indépendantes mais qui sont reliées entre elles par une stratégie commune et des liens financiers, économiques, opérationnels et humains importants. La CFDT, très attachée aux notions de solidarité et de justice, veut explorer l’idée d’associer les salariés issus d’entreprises différentes, en réaffirmant l’interdépendance qui les unit et en les associant aux résultats.