Lundi 4 décembre s'est tenue la première réunion technique de la négociation sur les conditions de travail qui s'ouvre à Pôle Emploi. Une réunion alimentée par la restitution des réponses des salariés au questionnaire sur les conditions de travail concocté et analysé par le cabinet Isast (Intervention sociale & alternatives en santé au travail).

Cinquante-deux pour cent des salariés ont répondu aux 116 questions. Chez France Télécom Orange, 80 % des salariés avaient répondu à un questionnaire similaire concocté cette fois par le cabinet Technologia. 

Une différence dans le taux de participation qui s'explique en grande partie par un contexte émotionnel qui n'a rien de comparable, au regard des suicides.

La direction de Pôle Emploi n'entend pas minimiser le préoccupant constat de ce questionnaire en argumentant sur le registre d'un « faible » taux de participation.

• 80% des salariés déclarent devoir faire des choses auxquelles ils n'adhèrent pas ;

• 65 % estiment que les orientations à l'égard des demandeurs d'emploi comme des employeurs ne sont pas claires, tandis que 60 % affirment recevoir régulièrement des ordres contradictoires ;

• au global, ils sont 58 % à s'estimer insufisamment préparés aux changements ;

• alors que 76 % des répondants déclarent avoir été confrontés à des agressions verbales, le questionnaire révèle que 58 % de ses agressions viennent des usagers mais que 6 % sont à la charge de la hiérarchie...

Un questionnaire, oui, mais pas pour diviser les salariés

Les ex-Assedics se sentiraient-ils moins concernés par l'incidence sur leur santé des conditions de travail chez Pôle Emploi ? Les ex-ANPE ont été plus enclins à répondre que les ex-Assedics. Ces derniers représentent plus de 30 % de l'effectif mais représentent 20 % des répondants. Les ex-Assedics se sentiraient-ils moins concernés par l'incidence sur leur santé des conditions de travail chez Pôle Emploi ?

Le questionnaire n'a en tout cas pas été construit pour répondre à cette question. L'analyse se veut avant tout globale et ne cherche pas, fusion oblige, à faire des distinctions analytiques entre ex-ANPE et ex-Assedics. Tant les syndicats que la direction avaient intérêt à entrer dans ce jeu-là...

Le constat n'est aussi sombre qu'à France Télécom sur le sens du travail. En effet, 70 % ont encore le sentiment d'être utiles dans leur travail et 60 % sont encore satisfaits de travailler pour Pôle Emploi.