Organisations
Plans de départs volontaires sources de tensions
Malgré la crise, ce sont souvent des appels d'air qui accompagnent les plans de départs volontaires. Chez Adecco, par exemple, 200 personnes quittent l'entreprise pour suivre une formation sans assurance d’un CDI. Comment gérer cette motivation au départ qui est souce de tensions.
Tensions entre les syndicats qui acceptent de valider ces plans et ceux qui refusent, entre les salariés qui veulent partir et qui n'apprécient pas les freins syndicaux, entre les salariés qui veulent partir et des directions qui refusent...
Ainsi au sein du groupe d’édition professionnelle Wolters Kluwer France, l'accord GPEC qui vient d'être signé prévoit que les salariés classés sur des emplois sensibles pourront bénéficier d’un congé de mobilité pour peu de justifier d’un projet à l’externe. La CFDT, le syndicat majoritaire, n'apprécie pas mais ne peux pas faire jouer son droit d'opposition. Chez Dexia, là aussi le syndicat majoritaire CFDT se frotte à une intersyndicale FO, CFTC, CGT, CFE-CGC qui demande la négociation immédiate d'un plan de départs volontaires.
- Retrouvez le sommaire de notre dossier avec les témoignages de Danièle Linhart (CNRS), Guy Groux (CNRS), Martin Richer (Secafi), Nicolas Sauvage (Courtois Lebel), Joan Chamary (DRH / Atos Origin), Marie-Christine Lebert (CFDT / Atos Origin), Claude Levy (CGT / Atos Origin), Michel de La Force (CFE-CGC / Atos Origin), Christophe Lefevre (CFE-CGC / Scor), Arnaud De Brienne (CFE-CGC / Adecco), Hervé Lassalle (CFDT / Alcatel Lucent), Bruno Aguirre (FO / Caisse d'épargne), Alain Mas (CGT / Renault), Frédéric Boloré (CFDT / Capgemini), Ali Ould-Yerou (CGT / Capgemini), Jean-Marc Fournier (CGT / Capgemini) David Larbre (SNJ / La Tribune), Martial Petit Jean, (CFE-CGC / PSA Mulhouse), Gabrielle Simon (CFTC), Véronique Desacq (CFDT Banque), Antoine Boudet (SNJ / Les Echos), Jean-Claude Trochain (CFDT / Dexia).
Les syndicats doivent notemment faire face à la pression des quinquas qui n'ont même plus l'espoir d'embarquer sur une préretraite. Plutôt que de les voir démissionner, autant qu'ils le fassent dans le cadre d'un plan plus avantageux estiment certains syndicats.
- Danièle Linhart, directrice de recherche au CNRS-Centre de recherche en sociologie et politique de Paris (Paris X) parle de "volonté biaisée"
La frustration est d'autant plus grande quand des départs sont refusés pour cause de sur volontariat ou, pire encore, parce que ces départs couteraient trop cher. Les justifications sont ainsi loin d'être cohérentes chez le réassureur Scor où 50% des dossiers de départs ont été refusés.
Et pour ceux qui restent, il faut faire avec une perte de savoir faire, une augmentation des responsabilités et donc des tensions. A noter que les effectifs des organisations syndicales sont tout autant touchés par les vagues de départs. Ainsi chez Adecco, pas loin de 50% des élus représentants les salariés permanents seraient sur le départ. Il va falloir reconstruire...
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Il manque une catégorie
"Tensions entre les syndicats qui acceptent de valider ces plans et ceux qui refusent, entre les salariés qui veulent partir et qui n'apprécient pas les freins syndicaux, entre les salariés qui veulent partir et des directions qui refusent..."
Il manque une catégorie : tension entre les salariés qui voudraient bien rester et faire leur boulot, et ceux qui les poussent vers la sortie.
Quand "on" vous met au placard, en vous précisant que tout ce qui vous sera proposé à l'avenir sera ce placard, les alternatives au "volontariat" sont réduites.