Patron et syndicat majoritaire co-responsables de la casse de SeaFrance
Avec la mise en liquidation du 8 janvier, les salariés de SeaFrance payent les dérives d’une cogestion irresponsable entre la direction et la CFDT, le syndicat majoritaire... Le 22 juin 2011, Miroir Social mettait en ligne un dossier qui s’intéressait à ces syndicalistes un peu trop remuants, menacés de licenciement par leur employeur tout en étant lâchés par leur syndicat.
Le cas SeaFrance est différent puisque les délégués syndicaux n'ont jamais été sous la pression de la direction mais c'est l’occasion de comprendre comment un syndicat pouvait sanctionner ses troupes avec une revue des grands principes de désaffiliation ou d’exclusion, souvent un peu flous, à l'épreuve de quelques affaires.
François Chérèque, secrétaire général de la CFDT, a en effet annoncé son intention de faire le ménage au niveau de la CFDT Maritime Nord... Un peu tard. Le cas n'est pourtant pas nouveau.
- Depuis le dernier congrès de la CFDT en 2008, une ligne a été rajoutée dans l'article traitant des motifs d'exclusion et des suspensions : « en cas de manquements graves aux principes de la CFDT ».
La CFDT dispose d'une « commission confédérale à l'organisation », qui récupère les dossiers qui n'ont pas pu être réglés à des niveaux inférieurs. « Son avis n'est que consultatif, mais elle peut mener une enquête de plusieurs mois afin de bâtir un rapport détaillé sur des entorses graves au règlement. Ensuite, c'est le bureau national qui arbitre ».
Au total, la commission confédérale à l'organisation n'a rendu que douze avis depuis 2008.