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RSE et croissance économique du PIB : est-ce bien compatible ?
La politique RSE ne doit pas se résumer à quelques actions visibles dans le cadre de la semaine du développement durable : en 2015 la Banque de France s’interrogeait déjà sur la façon de prendre en compte la démarche RSE dans la cotation des entreprises.
Plus récemment, elle a débuté la construction, à la demande des pouvoirs publics, de l’indicateur climat. Toutes ces actions et nouveaux outils sont d’une efficacité limitée.
L’indicateur climat n’a pas vocation à intégrer la cotation, celle-ci contient déjà des critères RSE et ESG selon la Directrice des Entreprises.
Sous-entendu, « c’est bien suffisant », n’ajoutons pas de contraintes aux chefs d’entreprises !
Bien qu’il soit juste un élément d’accompagnement des entreprises à leur démarche de transition vers une activité plus durable et une diminution de son impact environnemental, cette tendance ne devrait pas changer et s’imposer avec plus d’autorité aux acteurs économiques à l’avenir.
Et l’activité de la Banque dans tout cela ?
L’une de ses plus significatives productions, reste ses prévisions de croissance du PIB au travers les enquêtes de conjoncture que nombre de nos collègues réalisent. Le mot est lâché : PIB ! Toute l’incohérence, (l’hypocrisie ?) de la Banque, l’argument irréfutable aux accusations de greenwashing sont contenus dans ces 3 lettres.
Il ne fait aucun doute que l’économie française a besoin d’indicateurs pour s’évaluer, mesurer les effets de ses moyens et les orienter. Mais le Gouverneur continue invariablement, chaque début de mois, à faire la tournée des popotes médiatiques pour nous asséner des « vérités » tirées de l’évolution du PIB.
Alors que les règles qui s’imposent à l’ensemble de l’économie sont sensées, à l’échelle européenne, aller vers un mieux-disant écologique, environnemental en un mot, vivable pour les générations futures, la Banque continue de mettre en avant, un indicateur du passé, totalement éculé et qui ne répond plus aux enjeux déjà actuels.
Les banques centrales, la nôtre en tête, devraient peser de tous leurs poids, pour une réorientation des grandes lignes de financement notamment.
Le changement de paradigme de la Banque doit se concrétiser par la prise en compte d’autres indicateurs que le mortifère PIB. Malheureusement, dans l’immédiat, la Banque nous dit : « business as usual ». Quel manque de volonté, d’audace, de responsabilité ! Même avec 0,9% d’augmentation du PIB en 2025 en
France selon la BDF, pas sûr que la planète nous dise « merci ».