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25 / 02 / 2025 | 19 vues
Hervé Guindé / Membre
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Pour renflouer les caisses de la Sécurité sociale, patronat et gouvernement font la course aux mauvaises idées

Ce n’est un secret pour personne, le désormais célèbre « Trou de la Sécu » se creuse d’année en année. Le déficit de la branche maladie atteint lui-même un niveau historiquement élevé.  Pourtant, plutôt que de chercher des solutions viables à long-terme, le gouvernement, main dans la main avec le patronat, préfère grignoter un à un nos acquis sociaux.  Jusqu’où cette mascarade peut-elle durer ?

 

Nul ne conteste la nécessité de rationaliser nos dépenses et de réfléchir à l’efficience de notre système mais, dans un contexte de vieillissement de la population et d’explosion des maladies chroniques, qui pourrait sérieusement penser que nous parviendrons à faire face aux défis que nous affrontons sans investissements majeurs ?

 

Le courage dont le gouvernement prétend faire preuve en s’attaquant par exemple  aveuglement aux arrêts maladie n’aidera en rien à sauver notre système de protection sociale, bien au contraire !

 

La vérité est que nous sommes, en matière de protection sociale, face à une crise de financement historique dont les premiers responsables restent les gouvernements successifs qui ont fait le choix pour des raisons idéologiques :

- de relever (enfin!!) les salaires des soignants avec le « Ségur de la santé » mais sans les financer et en laissant à la branche maladie, sans une recette supplémentaire, une facture finale de 12 Md€,

- de présenter des prévisions de recettes fantaisistes fondées sur une soi-disante croissance totalement erronée et inexistante,

- de multiplier les cadeaux budgétaires de plusieurs milliards à l’industrie du médicament,

- de permettre 80 milliards d’exonérations de charges aux entreprises sans aucune contrepartie réelle sur l’emploi et donc sur l’augmentation des cotisations sociales.

 

Réduire la dépense publique et encenser la compétitivité économique aux dépens du bien-être et de la santé des citoyens n’est pas une politique, c’est une balle que nous nous tirons dans le pied.

 

L’évolution démographique actuelle nous oblige à mobiliser davantage de ressources pour maintenir nos acquis sociaux. Sans prise de conscience de cet élément nous nous condamnons à sacrifier un à un nos droits sociaux et les plus fragiles d’entre nous seront les premières victimes de ces décisions aveugles. Est-ce réellement ce que nous voulons ?

 

Ainsi, le déficit de la Sécurité sociale est loin de se résumer aux abus des arrêts maladie, ou à la surconsommation de soins ou de médicaments.

La réalité est que l’Etat se prive de rentrées d’argent aux dépens de la santé publique et des salariés et a fait des choix budgétaires suicidaires qui nous ont menés à ce déficit historique !

La FNATH s’opposera et dénoncera toujours ces reculs de notre protection sociale qui sont peut-être simples à prendre mais lourdes de conséquences pour les assurés sociaux.

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