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Orientations stratégiques 2021-2023 du groupe MACIF : ce sera non pour la CGT
La direction nous a présenté les orientations stratégiques 2021-2023 à la réunion CSEG de décembre 2021 : le point sur les chiffres, volonté d’être n° 1 de la relation client, employeur de référence et ses engagements dans les grandes causes sociétales, GPEC.
Mais nous soulignons tout autre chose : la réalité du terrain pour les salariés n'est malheureusement pas aussi glorieuse que les prix gagnés soi-disant en tant que « top employer ».
Quand la CGT met les conditions de travail des salariés en avant, notre directeur, Jean Philippe Dogneton, répond : « On construit un groupe autour de la marque et cela restera une marque commerciale de RH ». Tout est dit. La direction donne de l’importance à la marque MACIF, c'est-à-dire à l'entreprise et à sa rentabilité. Peu lui importe les conséquences sur les salariés qui la composent et la font vivre. « La MACIF, c’est nous aussi ».
Déclaration de la CGT au CSEG du 25 janvier 2022
L’objet social historique de la MACIF est de « proposer les meilleurs contrats, sans garanties gadgets au plus grand nombre et au meilleur coût ».
Aujourd’hui, la stratégie expansionniste du groupe via fusions et acquisitions ne laisse plus transparaître la filiation avec l’idée originale. Nous n’avons aucune lecture de l’ambition sociale envisagée ni du bénéfice pour les sociétaires, adhérents et clients. Sachant que plus le groupe grandit, plus les conditions de travail des salariés se dégradent avec des plannings constitués de plages horaires de travail toujours plus larges, des niveaux d’exigence sans cesse plus élevés, des objectifs toujours aussi irréalisables sur le terrain etc. Le renforcement permanent de l’entreprise ne doit pas détériorer les conditions de travail ni les acquis sociaux des salariés et il doit permettre le retour de la ristourne, prévu par nos statuts en faveur de nos sociétaires.
Notre raison d’être (protéger le présent et permettre l’avenir) n’est utilisée par nos dirigeants que dans l’intérêt de l’entreprise et pas pour répondre aux besoins des sociétaires, des adhérents et des salariés. C’est la lecture que nous avons de cette volonté affichée d’être toujours le plus gros. Sur le terrain, nous constatons quotidiennement une dégradation des conditions de travail qui s'accentue malgré les bons résultats du groupe ces dernières années, entraînant démissions, arrêts de travail, inaptitudes et épuisement professionnel en augmentation.
En quoi devenir le premier groupe mutualiste va améliorer notre compétitivité et la vie des sociétaires, adhérents et salariés au quotidien ? La présentation de la direction ne permet pas d’y répondre. Mais, pour la CGT, cela devrait se traduire par plus de progrès sociaux, comme la diminution du temps de travail (28h pour les salariés travaillant au téléphone, 31h30 pour les autres et une réduction dans les mêmes proportions pour les collègues en forfait-jours), l'amélioration continue des conditions de travail et une revalorisation des salaires.
Quelles sont les réelles synergies recherchées dans ces orientations stratégiques ? On le voit bien dans le cas du rapprochement avec AESIO, contrairement à la lettre d’intention qui prévoyait une stratégie définie par AEMA puis déclinée dans chaque groupe. Ce n’est pas du tout ce qui est en place aujourd’hui, avec deux stratégies totalement distinctes et pilotées séparément par chaque entreprise.
Le groupe AEMA semble se comporter comme un opportuniste, saisissant toutes les possibilités qui lui sont offertes de devenir un acteur plus grand mais pour quels objectifs à moyen et long termes ? Quel est le dénominateur commun entre le partenariat AESIO/MACIF et le rachat d’AVIVA ? Nous n’y voyons pas de cohérence et vous n’apportez aucun éclaircissement pour comprendre vos ambitions qui doivent servir les sociétaires, les adhérents et les salariés. L'absence de stratégie mutualiste est visiblement totale.
À terme, ces différents rapprochements et/ou rachats nous font craindre des économies d’échelle structurelles donc des conséquences sociales, créant une inquiétude sur l’avenir et le statut social des salariés du groupe. Sur ce point, aucun retour non plus dans la présentation de vos ambitions issues des orientations stratégiques.
En revanche, nous voyons partout affichée votre volonté d'asseoir une belle vitrine (campagne multi supports, LinkedIn, réseaux sociaux etc.) alors que nous vous alertons sans cesse sur l'envers du décor dans les instances représentatives du personnel. Le cabinet Secafi alerte sur ces enjeux de premier plan : « Il faut veiller à trouver un équilibre global pour que la satisfaction de l’une des parties prenantes n'entraîne pas la dégradation d’une autre ».
Pour toutes ces raisons, les élus CGT ont émis un avis défavorable.