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04 / 11 / 2025 | 18 vues
Bruno Gasparini / Abonné
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Mutations du travail et santé au travail, enjeux de société et de management

"Mutations du travail et santé au travail : enjeux de société et de management" vient de paraître aux éditions Vuibert dans la prestigieuse collection AGRH (Association Francophone de Gestion des Ressources Humaines)

 

 Une réponse aux mutations organisationnelles contemporaines

 

L’ouvrage se penche sur une réalité préoccupante : les organisations connaissent de profondes mutations qui bouleversent l’expérience du travail. Nouveaux modes d’organisation et de collaboration, espaces de travail repensés, métiers inédits, exigences accrues et formes de pression renouvelées caractérisent ce contexte. Ces transformations génèrent des conséquences délétères : perte de repères, stress, délitement des collectifs de travail, perte de sens au travail et du travail.

 

​Les indicateurs alertent sur une dégradation notable de la santé au travail et sur le coût considérable du mal-être professionnel, en lien direct avec ces mutations organisationnelles, sociétales et technologiques. Aucune organisation, qu’elle soit privée ou publique, ne peut ignorer ces signaux d’alarme.

 

Des questions essentielles pour l’action managériale

 

 Face à ce constat, l’ouvrage interroge le rôle de la GRH et du management. Quels leviers actionner ? Quelle efficacité attendre des stratégies d’ajustement et des dispositifs de prévention ? Les auteurs proposent des éclairages et des réponses concrètes en questionnant la nature des mutations en cours, en qualifiant leurs impacts sur la santé et la sécurité des salariés et agents, et en apportant des pistes pour l’action et la prévention.

 

Une contribution scientifique collective d’envergure

 

Cet ouvrage est le fruit d’une réflexion collective menée par des chercheurs rattachés au Groupe de Recherche Thématique « Santé et Sécurité au Travail » de l’AGRH (GRT-AGRH). Il vise à présenter les résultats de travaux scientifiques portant sur des terrains variés, mobilisant des concepts novateurs et validés par la science. Au-delà de la contribution académique, l’ambition est de susciter une prise de conscience, d’alimenter la réflexion et de nourrir les débats au sein des organisations.

 

Une contribution essentielle au débat contemporain

 

Mutations du travail et santé au travail : enjeux de société et de management constitue une ressource incontournable pour toute personne préoccupée par l’évolution du monde du travail et ses impacts humains.

À l’heure où les transformations s’accélèrent et où les défis de santé au travail se multiplient, cet ouvrage apporte des clés de compréhension scientifiquement fondées et des pistes d’action concrètes pour réconcilier performance organisationnelle et bien-être des travailleurs.

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Management – « Soyez vous-même! » : quand l’authenticité au travail devient un piège managérial

    

 

Entre injonction paradoxale et risques organisationnels, l’idéal de transparence professionnelle révèle ses failles structurelles

 

« Apportez votre être entier au bureau », « exprimez vos valeurs profondes », « montrez votre vulnérabilité » : ces mantras managériaux, diffusés depuis deux décennies par les théories du leadership authentique, promettent de réconcilier épanouissement individuel et performance collective. Pourtant, cette sacralisation de l’authenticité au travail produit des effets délétères : double contrainte psychologique, confusion des sphères privée et professionnelle, dérive narcissique. Enquête sur une norme managériale qui vire à l’imposture.

 

Une promesse séduisante aux fondements fragiles

 

L’authenticité s’est imposée comme nouvelle religion managériale. Depuis les travaux de Bill George sur le « leadership authentique » en 2003, l’idée qu’un manager doit « être lui-même » pour être efficace a colonisé les discours d’entreprise. Les organisations contemporaines exhortent leurs collaborateurs à la transparence relationnelle, à l’expression de leurs émotions véritables, à l’alignement entre valeurs personnelles et professionnelles.

 

Cette évolution s’inscrit dans ce que le philosophe Gilles Lipovetsky nomme le « sacre de l’authenticité » : notre époque a érigé l’authenticité en valeur cardinale, traversant toutes les sphères sociales. Dans l’entreprise, elle devient simultanément un « droit subjectif » et une forme sophistiquée de contrôle normatif.

 

Mais cette promesse repose sur une contradiction fondamentale. Comme le souligne Olivier Sibony, spécialiste de la décision stratégique, « être authentique, c’est refuser de se conformer à ce qu’on attend de vous ». Or, les organisations sont précisément bâties sur des hiérarchies, des codes et des comportements normés. Comment concilier l’injonction à « être soi » avec la nécessité de respecter des règles collectives ?

 

La double contrainte : « Sois spontané sur commande »

 

L’authenticité prescrite génère ce que les psychologues de l’école de Palo Alto identifient comme une « injonction paradoxale » : un ordre contradictoire qui place le sujet dans une impasse cognitive. Les salariés reçoivent simultanément deux messages incompatibles : « sois authentique » et « conforme-toi aux attentes organisationnelles ».

 

Cette double contrainte produit des effets dévastateurs. « Les collaborateurs confrontés à l’injonction paradoxale ‘sois authentique mais conforme’ subissent un stress considérable, une confusion mentale et un épuisement professionnel », expliquent les spécialistes des risques psychosociaux. Les managers de proximité sont particulièrement exposés : ils doivent incarner l’authenticité promue par les directions générales tout en maintenant les systèmes de contrôle verticaux.

 

Plus fondamentalement, dès que l’authenticité devient une norme managériale, elle cesse d’être authentique pour devenir une performance sociale codifiée. Les salariés apprennent à mimer l’authenticité attendue, créant ce que les chercheurs nomment une « authenticité situationnelle » – un compromis précaire entre sincérité et adaptation aux codes professionnels.

 

Transparence obligatoire, vulnérabilité calculée

 

L’authenticité managériale s’accompagne systématiquement d’une exigence de transparence. Les leaders sont sommés de partager leurs doutes, d’exposer leurs faiblesses, de révéler leurs valeurs intimes. Cette injonction à la vulnérabilité produit un paradoxe supplémentaire.

 

« Un manager ne peut pas tout dire », rappelle Cécile Lière, experte en accompagnement managérial. « Il est une interface entre des équipes et une direction et il est de sa responsabilité de mesurer ce qu’il dit, à qui, à quel moment et de quelle manière ». La transparence totale n’est ni possible ni souhaitable dans un contexte marqué par des jeux de pouvoir et des tensions stratégiques.

 

Pire : l’exposition systématique de la vulnérabilité peut devenir un instrument de manipulation. Certains managers utilisent la rhétorique de l’authenticité pour imposer un style autoritaire sans remise en question. D’autres transforment le partage d’émotions en stratégie d’influence calculée, vidant l’authenticité de toute substance.

 

Le narcissisme déguisé en sincérité

 

Pour Tomas Chamorro-Premuzic, professeur de psychologie des affaires, l’injonction à « être soi-même » constitue « une approche très narcissique et infantile du travail ». Elle autorise certains collaborateurs à confondre authenticité et absence de régulation émotionnelle, spontanéité et impulsivité, franchise et absence de filtre.

 

Plus préoccupant : cette idéologie transforme l’entreprise en extension du moi. Les salariés contemporains considèrent désormais que leur carrière doit « refléter l’ensemble de leur identité ». Tout désaccord avec un manager sur des sujets sociétaux devient prétexte à démission, comme si l’organisation devait constituer un miroir parfait de leurs convictions personnelles.

 

Cette confusion des sphères produit des cultures d’entreprise quasi-sectaires où l’alignement idéologique prime sur la compétence professionnelle. Le collectif de travail, censé rassembler des individus autour d’objectifs communs malgré leurs différences, se transforme en communauté homogène exigeant l’adhésion totale.

 

Les coûts cachés d’une norme toxique

 

Les risques organisationnels de cette dérive sont considérables. Sur le plan individuel, l’injonction contradictoire à l’authenticité génère stress chronique, épuisement professionnel et désengagement. Les salariés pris dans cette double contrainte ne savent plus « qui ils doivent être » au travail.

 

Sur le plan collectif, cette norme érode les repères professionnels. Elle entretient l’illusion que les relations de travail peuvent être spontanées et débarrassées de toute régulation sociale. Or, comme le rappellent les recherches sur le travail émotionnel, la professionnalité suppose précisément une capacité à réguler ses affects, à distinguer ce qui relève du personnel et du collectif.

 

Enfin, cette idéologie produit des coûts économiques cachés : démotivation, turnover, conflits, arrêts maladie, contentieux prud’homaux. Ces « risques managériaux » constituent des facteurs de risque opérationnel rarement intégrés aux dispositifs de contrôle interne.

 

L’intégrité comme alternative

 

Face à ces impasses, une approche alternative émerge : substituer à l’authenticité totalisante le concept d’intégrité professionnelle. Celle-ci repose sur trois piliers :

  • La congruence opérationnelle : réduire l’écart entre ce que l’on est, ce que l’on dit et ce que l’on fait, sans exiger une transparence absolue mais en assurant une cohérence perceptible dans les décisions et les actes.
  • La régulation contextuelle : reconnaître la légitimité des « masques professionnels » et des ajustements émotionnels nécessaires à l’exercice de responsabilités managériales. L’intégrité n’est pas une authenticité brute mais une capacité d’adaptation consciente.
  • Le respect des limites : définir et maintenir des frontières claires entre sphères privée et professionnelle, entre vulnérabilité assumée et exposition contre-productive. Cette délimitation protège simultanément la santé psychologique des individus et l’efficacité organisationnelle.

 

Sortir de la pensée magique

 

Les organisations doivent abandonner les discours enchanteurs sur l’authenticité pour promouvoir une éthique pragmatique, attentive aux contradictions structurelles qui minent la santé des collectifs de travail. Cela suppose de former les managers à identifier et désamorcer les injonctions paradoxales, de cesser de confondre proximité relationnelle et efficacité managériale, d’accepter que le travail implique des régulations émotionnelles légitimes.

 

Comme le rappelle Gilles Lipovetsky, l’authenticité est devenue une « pensée magique » censée résoudre les contradictions contemporaines. Or, la lucidité organisationnelle suppose précisément de se défier des recettes miracles. L’authenticité managériale n’est ni un horizon indépassable ni une panacée : elle représente un idéal ambigu dont les entreprises doivent apprendre à maîtriser autant les promesses que les périls.

 

Dans un monde professionnel saturé d’injonctions contradictoires, peut-être la première forme d’authenticité consiste-t-elle, paradoxalement, à renoncer à l’authenticité comme norme et à restaurer le droit à la distinction entre ce que l’on est et ce que l’on montre. Une forme de sagesse organisationnelle qui, elle, n’a rien d’un mythe.

Manager intermédiaire – Le chainon essentiel de l’entreprise de demain

 

 

Dans l’écosystème complexe de l’entreprise moderne, une figure émerge comme l’architecte silencieux de la performance : le manager intermédiaire. Souvent négligé dans les analyses organisationnelles, ce cadre médian s’impose aujourd’hui comme l’acteur déterminant de la transformation des entreprises, particulièrement à l’heure où  84% des organisations reconnaissent vivre des mutations profondes.

 

Un Rôle Stratégique Méconnu Mais Critique

 

L’Interface Humaine de la Performance

 

Le manager intermédiaire n’est plus ce simple « courroie de transmission » d’antan. Responsable de 70% de l’engagement des collaborateurs selon Gallup, il incarne désormais le catalyseur de la performance collective. Cette position unique, à l’intersection des directions stratégiques et des réalités opérationnelles, en fait un traducteur de vision indispensable.

 

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : seuls 21% des salariés dans le monde se déclarent engagés, une statistique qui place le management intermédiaire au cœur des enjeux de mobilisation. Ces managers « invisibles » encadrent près de trois quarts des salariés en entreprise et peuvent représenter de 15 à 40% des effectifs selon les organisations.

 

La Multiplication des Défis Contemporains

 

L’environnement managérial de 2025 soumet ces professionnels à une intensification sans précédent de leurs missions. Une étude de la Chaire Innovation Managériale de l’ESSEC révèle que le nombre de changements annuels a été multiplié par trois pour les managers de proximité et par cinq pour les managers intermédiaires ces quinze dernières années.

 

Cette accélération génère une saturation critique : près de la moitié du temps de travail des managers intermédiaires est désormais consacrée à des tâches non managériales, principalement administratives. Parallèlement, 43% d’entre eux se déclarent en état d’épuisement professionnel, un taux supérieur à celui des cadres supérieurs.

 

Les Métamorphoses Imposées par l’IA et la Digitalisation

 

L’Orchestration Homme-Machine

 

L’intelligence artificielle révolutionne fondamentalement le rôle managérial. 35% des cadres utilisent déjà l’IA hebdomadairement, avec une progression exponentielle des perceptions positives. Le manager intermédiaire doit désormais orchestrer des équipes hybrides où humains et algorithmes collaborent quotidiennement.

 

Cette transformation impose une redéfinition des compétences : 74% des cadres considèrent la maîtrise de l’IA comme une compétence clé future. Plus que de simples utilisateurs, les managers deviennent des facilitateurs technologiques, chargés de préserver la dimension humaine tout en exploitant les capacités automatisées.

 

85% des cadres estiment que l’IA va transformer leurs missions, orientant leur expertise vers plus d’analyse, de sens critique et de maîtrise technologique. Cette évolution place les soft skills au premier plan : 82% pensent que l’empathie, la créativité et le relationnel deviendront des leviers de différenciation majeurs.

 

Du Contrôle au Leadership Collaboratif

 

La digitalisation opère une métamorphose profonde du management : du contrôle vers le pilotage collaboratif, du reporting manuel vers la stratégie prédictive, de la hiérarchie classique vers l’accompagnement humain. Cette évolution marque une nouvelle ère où les managers deviennent des facilitateurs de l’innovation plutôt que de simples superviseurs.

 

Le Défi du Management Hybride et de la Proximité à Distance

 

Réinventer la Cohésion Collective

 

Le télétravail, désormais ancré dans les pratiques, transforme radicalement l’exercice managérial. 69% des cadres télétravailleurs attestent d’évolutions managériales significatives, nécessitant de nouvelles compétences : management personnalisé, délégation renforcée, positionnement ressource et transparence décisionnelle.

 

Cette révolution impose aux managers intermédiaires de maintenir la collaboration et la performance à distance, tout en construisant des environnements de travail hybrides engageants. Le défi : préserver la culture d’entreprise et détecter les signaux faibles d’engagement à travers les écrans.

 

L’adaptation aux Nouvelles Générations

 

 L’arrivée progressive de la Génération Z pose de nouveaux défis managériaux. Ces nouvelles cohortes exigent davantage de transparence, de flexibilité et de reconnaissance, transformant les attentes traditionnelles du management.

 

Les managers intermédiaires doivent désormais personnaliser leur accompagnement pour répondre à la quête de sens croissante des collaborateurs, tout en gérant une diversité générationnelle inédite nécessitant des approches différenciées.

 

Les Compétences Émergentes du Manager de 2025

 

L’Intelligence Émotionnelle Comme Fondement

 

L’intelligence émotionnelle s’impose comme la compétence cardinale du management moderne. Cette capacité à comprendre et gérer ses propres émotions tout en s’adaptant à celles des autres devient déterminante dans la guerre des talents. ​

 

Concrètement, cette compétence se traduit par la capacité à repérer les signaux faibles émis par les collaborateurs, adapter sa communication en fonction des profils et gérer les situations de tension. Un manager émotionnellement intelligent contribue à renforcer la confiance et participe à la prévention des conflits.

 

L’Agilité Stratégique et l’Adaptabilité

 

Les managers de 2025 doivent faire preuve d’une flexibilité et réactivité accrues pour naviguer dans des environnements changeants. Leur capacité à réagir rapidement aux évolutions organisationnelles et technologiques devient essentielle pour assurer la pérennité et la performance.

 

Cette agilité s’accompagne d’une pensée critique renforcée pour analyser les situations, évaluer les informations disponibles et prendre des décisions éclairées dans un contexte d’incertitude permanente.

 

La Méthodologie CARE : Un Cadre Opérationnel Innovant

 

Face à ces défis multiples, la méthode CARE propose un cadre structurant autour de quatre piliers fondamentaux :

Collaborer : Briser les silos organisationnels, encourager la transversalité et instaurer des rituels d’équipe favorisant l’intelligence collective.

Aligner : Traduire la vision stratégique en actions concrètes, en adaptant les objectifs aux réalités du terrain.

Responsabiliser : Encourager l’autonomie et la prise d’initiative en clarifiant les rôles et en accompagnant le développement des compétences.

Engager : Fédérer l’équipe autour d’un projet commun en favorisant la participation active et en créant un climat de confiance.

 

L’Impératif de Reconnaissance et de Formation

 

Combler le Déficit de Soutien Organisationnel

 

Malgré leur rôle critique, les managers intermédiaires souffrent d’un manque de reconnaissance structurel. Ils estiment souvent que leurs connaissances pratiques des clients et du marché sont peu exploitées, créant un sentiment de marginalisation.

 

Cette situation génère une crise d’attractivité : seuls 52% des jeunes actifs envisagent de prendre un poste de manager, contre 68% il y a dix ans. Dans certains secteurs comme le numérique et la santé, le taux d’acceptation des promotions managériales s’effondre.

 

La Formation Comme Levier de Transformation

 

L’adaptation aux nouveaux enjeux nécessite un investissement massif en formation79% des cadres demandent une formation IA, mais seulement 50% estiment que leur entreprise propose des formations concrètes pour maîtriser ces nouvelles technologies.

 

Cette lacune formative constitue un risque stratégique majeur : les entreprises qui investissent dans le développement de leurs managers intermédiaires créent un avantage concurrentiel durable, tandis que les retardataires risquent l’obsolescence progressive.

 

Vers une Redéfinition du Management Intermédiaire

 

L’Évolution du Paradigme Managérial

 

Le management intermédiaire évolue d’une fonction de gestion vers une posture de facilitation. Plutôt que de simplement transmettre des directives descendantes, ces managers se positionnent comme des facilitateurs de compréhension, encourageant la collaboration et soutenant activement les équipes dans l’adaptation aux nouvelles stratégies.

 

Cette transformation s’accompagne d’un passage vers un leadership participatif où les idées et opinions des équipes sont valorisées et intégrées dans le processus décisionnel, créant un environnement où la co-création est encouragée.

 

L’Innovation Managériale Comme Moteur

 

Les managers intermédiaires possèdent un potentiel d’innovation très important car ils évoluent aux carrefours de nombreuses problématiques. Leur travail aux interfaces devient de plus en plus nécessaire dans des environnements organisationnels où l’information est distribuée, incertaine, complexe et volatile.

 

Cette position unique leur confère une capacité à mobiliser leurs équipes généralement supérieure à celle des équipes dirigeantes, grâce aux relations de proximité qu’ils ont su construire.

 

Conclusion : L’Urgence d’une Reconnaissance Stratégique

 

Le manager intermédiaire n’est plus un simple maillon hiérarchique mais l’architecte de la transformation organisationnelle. Dans un contexte où 67% des managers de transition ne souhaitent pas revenir à un CDI, signe d’une quête d’autonomie et de sens accrue, l’entreprise doit repenser fondamentalement sa relation avec ces acteurs clés.

 

L’enjeu central : transformer la surcharge actuelle de ces managers en empowerment stratégique, en leur donnant les moyens, la reconnaissance et la formation nécessaires pour exercer pleinement leur rôle de catalyseurs du changement.

 

Les organisations qui sauront valoriser, former et soutenir leurs managers intermédiaires disposeront d’un avantage concurrentiel décisif dans la course à l’adaptation permanente qui caractérise notre époque. Car demain, plus qu’hier, la performance collective se construira dans cette interface critique entre vision et exécution, entre stratégie et réalité humaine.

 

L’avenir appartient aux entreprises qui feront du management intermédiaire non plus un poste de passage, mais une expertise reconnue et valorisée.