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03 / 06 / 2024 | 191 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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L’Intelligence Artificielle et la durabilité comme des éléments clés du nouveau plan stratégique Matmut

Christophe Bourret (Président du Groupe Matmut) et de Nicolas Gomart  (Vice-Président et Directeur Général du Groupe Matmut) ont bien voulu faire le point à la veille des Assemblées générales et répondre à mes questions...

 

La Matmut tient ses traditionnelles Assemblées générales le 8 juin. Plus de 60 ans après la création de la Matmut, et dans un monde qui nécessairement s’est transformé, quel regard portez-vous sur ce fonctionnement de représentation démocratique propre au mouvement mutualiste ?

 

Christophe Bourret : Je ne peux que constater la grande modernité de ce mode de gouvernance, à une époque où les entreprises sont de plus en plus perçues comme ayant une réelle capacité d’action face aux différents défis qui se dressent devant nous, qu’ils soient environnementaux, sociétaux ou économiques.
 

La participation régulière et assidue de celles et ceux qui représentent nos 4,5 millions de sociétaires aux différents moments d’échange est la meilleure garantie de préservation de ce qui fonde une entreprise mutualiste. Nous avons ainsi organisé une réunion nationale avec nos délégués, dans un format webinaire, au mois d’avril. Puis nous sommes allés, avec Nicolas Gomart, à leur rencontre, durant le mois de mai. A Lyon, Bordeaux, Paris et Marseille, nous avons vécu de vrais moment d’échanges et de débats, sur l’actualité de notre groupe et ses orientations.
 

Enfin, comme vous le mentionnez, ce « marathon démocratique », si on me passe l’expression, se conclut au mois de juin, avec notamment les assemblées générales annuelles Matmut, à Paris.

 

Nicolas Gomart : Je tiens également à souligner cette dimension collégiale et la richesse des interactions avec nos délégués. Nous y accordons du temps et du soin, car c’est essentiel au bon fonctionnement de nos organisations. Ces moments de travail et de partage nourrissent nos prises de décisions stratégiques.
 

Nous sommes attentifs à expliquer le sens de ce que nous entreprenons, au bénéfice de celles et ceux qui nous font confiance, tout en tâchant de décrypter au mieux auprès de nos délégués les impacts, par exemple, de la nouvelle donne climatique, de l’Intelligence Artificielle ou encore de la réglementation, sur nos activités assurantielles.
 

Les différents moments de dialogue sont tous très utiles, et je suis personnellement attaché à ces rendez-vous au cœur de la gouvernance démocratique de la Matmut.
 

Sur le fond, la réunion nationale des délégués du mois d’avril avait beaucoup tourné autour des enjeux environnementaux et inflationnistes. Le 8 juin, nous ferons un focus sur l’Intelligence Artificielle et sur la durabilité, deux des sujets transverses principaux du plan stratégique « Objectif : Impact ! 2024-2026 » du groupe.

 

Justement, quel bilan faites-vous du précédent plan stratégique triennal ?

 

NG : Le bilan est positif, dans la mesure où le Groupe Matmut s’est développé, malgré un contexte général fortement perturbé pour les assureurs. Nous avons, sur les 3 ans du plan stratégique précédent, gagné 496 000 sociétaires et gérons désormais 740 000 contrats supplémentaires.
 

Notre chiffre d’affaires a aussi progressé de 636 millions € sur la période. Par ailleurs, et c’était un axe stratégique important, il s’agissait pour la Matmut de poursuivre la diversification de ses activités. Au final, tandis que fin 2020 la part des assurances de personnes représentait 20% de l’activité du groupe, celle-ci monte à 30%, à fin 2023.

 

CB : Au-delà du très bon développement organique du groupe, qui démontre la confiance accordée par nos sociétaires aux solutions d’assurance, de protection, proposées, je souhaite insister sur la posture d’ouverture de notre entreprise. Cela s’est traduit notamment par l’adhésion, au 1er janvier 2023, de la Mgéfi à la Sgam Matmut. Le champ de développement est réellement gagnant-gagnant et les coopérations, notamment avec la Mutuelle Ociane Matmut, n’ont pas tardé à se concrétiser.
 

Soyons fiers, également, sur les 3 années, de la façon dont nous avons, avec l’ensemble des équipes de l’entreprise, préservé et enrichi la singularité de la Matmut : formalisation de la Raison d’être, définition d’une nouvelle identité visuelle et enfin, déploiement d’un nouveau territoire publicitaire. Ce travail nous permet de réaffirmer que nous aspirons à être en phase avec notre temps, en perpétuelle évolution, et que nous voulons rendre visibles nos engagements.

 

Vous évoquiez l’Intelligence Artificielle et la durabilité comme des éléments clés du nouveau plan stratégique Matmut. Quelles en sont les autres caractéristiques ?

 

NG : Je décris ainsi notre plan d’action pour les 3 années à venir : il s’agit d’accélérer le développement rentable de la Matmut, en intégrant la durabilité dans tous nos métiers.
 

Au-delà, un constat : l’année 2023 a été la 3ème plus coûteuse pour la profession, après 1999 et 2022. Ce niveau historiquement élevé de la sinistralité climatique nous pousse à accélérer notre engagement d’assureur préventeur. 
 

Compte tenu de la nouvelle donne climatique – un facteur de rupture, au même titre que l’Intelligence Artificielle, la prévention des risques climatiques est une priorité, notamment afin de donner à l’assuré la capacité d’agir en faveur de la protection de son logement et de ses habitants, via des équipements ou actions préventives.

 

CB : Nicolas évoque les actions du groupe en tant qu’assureur préventeur, et cela se manifeste sur l’ensemble des métiers. Ainsi, le Groupe Matmut est plus que jamais fidèle à ses origines, à son ADN, avec une forte implication en matière de prévention sanitaire. En particulier, la lutte contre les méfaits de la sédentarité est bien un de nos combats. La Matmut s’est engagée en faveur de la Grande cause nationale 2024 – faire la promotion de l’activité physique. Il en sera question lors de nos Assemblées générales du 8 juin. Je rappelle en outre que la Fondation Matmut Paul Bennetot, que j’ai l’honneur de présider, et qui agit sous l’égide de la Fondation de l’Avenir, a été le principal financeur de l’étude « Inverser les courbes » du Professeur François Carré. Cette étude a permis d’objectiver la baisse du capital santé chez les jeunes depuis 40 ans, et surtout le fait qu’une augmentation de l’activité physique, chaque jour, permet d’inverser les choses.

 

Au niveau social, comment définir les priorités de la Matmut, que ce soit dans l’exercice de ses métiers et en tant qu’employeur ?

 

NG : En tant qu’acteur mutualiste, notre positionnement est de fournir le meilleur service possible à notre sociétariat, de répondre à ses attentes. Mais cela ne peut passer que par un accompagnement fort de l’ensemble de notre corps social. Nous évoquions la sinistralité climatique, et je tiens à saluer l’engagement de celles et ceux qui, à la Matmut, se mobilisent pour accompagner au mieux nos assurés frappés par le coup dur. Notre rôle est de continuellement leur apporter les meilleurs moyens d’accomplir leur mission.
 

A titre d’exemple, nous avons récemment fait le choix inédit d’investir dans l’explication des causes et des conséquences du dérèglement climatique sur la faune, la flore et l’humanité, auprès de l’ensemble de nos  6 800 collaborateurs. Cette sensibilisation est déclinée au travers de la Fresque du Climat et via un module digital de formation.

 

CB : L’accessibilité et l’inclusion sont des éléments essentiels dans la manière dont la Matmut entend exercer ses métiers. Dans ses activités de diversification, que ce soit en santé ou dans le domaine de l’épargne, l’approche ne change pas. Nous avons ainsi, par exemple, la volonté pérenne d’œuvrer contre le phénomène de renoncement aux soins et de rendre l’assurance santé accessible à toutes et tous, dans un contexte général de vieillissement de la population et de hausse des dépenses de santé.
 

Enfin, je rappelle la proximité, historique, de la Matmut avec le monde médical. Là encore, faciliter l’accès aux soins, contribuer à améliorer la prise en charge médicale, et à accompagner les patients et leurs proches, sont des combats auxquels nous ne renonçons surtout pas.

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