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26 / 04 / 2025 | 12 vues
Olivier Brunelle / Membre
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L'Himalaya ..peut-être...mais pas en tongs !

Après les provocations du 17 mars, la Direction Générale a reconvoqué le 15 avril  le CSAR (Comité Social d'Administration et de Réseau)  relatif au budget et aux emplois. L’affaiblissement continu de la DGFiP se poursuit avec 550 nouvelles suppressions d’emplois pour 2025.

 

Fait inédit, deux projets de loi de finances successifs n’auront pas permis de revenir sur cette désastreuse décision. On aura donc réussi l’exploit de trahir deux fois la promesse d’année blanche du Cadre d’Objectif et de Moyens.

 

Au niveau Fonction publique ce n’est pas mieux:
 

- confirmation du gel du point d’indice,

- suppression de la GIPA au détriment des agents de toutes catégories,

- réduction de 10 % de la rémunération lors des congés de maladie ordinaire…


et ce n’est probablement pas fini.!!

 

Nous savons désormais ce que recouvre la stabilité tant vantée : la poursuite des politiques publiques qui, depuis des décennies, affaiblissent le service public.

 

Les dernières annonces laissent même entrevoir une austérité historique qui va encore s’abattre dans des proportions inédites sur le monde du travail, la fonction publique et la DGFiP.
 

La porte-parole du Gouvernement qualifie elle-même le budget 2026 de « catastrophique », le Ministre de l’Économie parle « d’état d’urgence budgétaire » et évoque des efforts « très considérables », la Ministre du Budget et des Comptes Publics vient d’annoncer dès 2025 le gel de 5 des 9 milliards mis en réserve et ce sont désormais 40 à 50 milliards d’économies supplémentaires qui sont annoncés pour 2026 après les 32 milliards déjà imposés en 2025.

 

Ces montants sont sans précédent dans l’histoire du pays.

 

À ce niveau d’économies, ce n’est pas la suppression de quelques agences qui nous attend, et il y a tout à redouter d’une énième revue des dépenses conduite dans le plus grand secret.
 

Concordance des temps, après l’échec du conclave sur les retraites, la grand-messe convoquée ce même 15 avril par le Premier Ministre pour « partager les risques », fait essentiellement peser des risques sur le partage des richesses et des efforts.
 

Il suffit de porter notre regard outre atlantique où, malgré le ridicule ou la caricature, 75 000 fonctionnaires argentins ont été licenciés en un peu plus d’un an.
 

Le département de l’efficacité gouvernementale d’Elon Musk s’est donné pour objectif la réduction d’un tiers du budget fédéral américain. On y a déjà supprimé le ministère de l’Éducation nationale. La suppression de la moitié des 90 000 fonctionnaires de l’administration fiscale américaine est envisagée, tandis que des intérêts privés mettent la main sur ses fichiers.

 

Or s’il se trouve en France des voix pour dénoncer la brutalité de cette politique, il s’en trouve peu pour en condamner l’orientation.


Le Premier Ministre, lors de la passation de pouvoir, affirmait avoir conscience de « l’Himalaya de difficultés qui se dresse devant nous ».

 

Cependant, on ne gravit pas l’Himalaya en tongs !

 

Avec plus de 33 000 emplois supprimés depuis sa création et la suppression de plus de la moitié de ses implantations géographiques, la DGFiP a déjà payé le prix fort d’un traitement sans équivalent dans toute la sphère publique.

 

Depuis plusieurs années les vagues successives de l’observatoire interne ne peuvent faire autrement que de refléter le malaise croissant des personnels de toutes catégories. Les agents sont épuisés, démotivés mais continuent malgré les injonctions paradoxales de porter la DGFiP à bout de bras. Et ce début de campagne d’impôt sur le revenu en mode dégradé va encore reposer sur leur engagement qui, malgré les difficultés, ne se dément pas.

 

Le coût humain ne cesse de s’accroitre à la DGFiP avec une accélération préoccupante et inédite des suicides et tentatives de suicides depuis le début de l’année 2025. Inadmissible !

 

Comment pourrions-nous siéger, qui plus est lorsque l’emploi est inscrit à l’ordre du jour, au CSAR et dans les CSA locaux, pour simple information, comme si la question de l’emploi était désormais devenue un sujet accessoire ou secondaire, alors que c’est le cœur de toutes nos problématiques ?

 

Nous donc décidé de ne pas se rendre au CSAR reconvoqué.

 

Jusqu’à quand continuera-t-on d’adapter l’exercice de nos missions aux moyens qu’on nous refuse au nom de l’exemplarité, de la responsabilité, du contexte sanitaire, de la compétitivité, de la stabilité et demain peut-être au nom de l’effort de guerre ?

 

Quand comprendra-t-on enfin qu’affaiblir la DGFiP, administration chargée de financer toutes les autres, c’est affaiblir l’État et affaiblir la République ?

 

Alors l’essentiel serait de véritablement rompre avec les politiques conduites depuis sa création en restaurant les moyens humains, budgétaires, législatifs et règlementaires, pour permettre à la DGFiP d’exercer ses missions de service public qui concourent toutes à préserver une cohésion sociale plus affaiblie mais plus indispensable que jamais.

 

L’essentiel serait de rendre à nouveau aux 94 000 agents de la DGFiP, qui témoignent quotidiennement d’un engagement hors du commun dans l’indifférence générale, la fierté d’exercer quotidiennement leurs missions.

 

L’essentiel serait d’entreprendre sans délai une véritable réforme fiscale qui restaure la progressivité de l’impôt au service de la justice fiscale, de sonner enfin la mobilisation générale pour lutter contre la fraude fiscale et récupérer les milliards qu’on semble vouloir chercher partout, sauf là où ils se trouvent, de conditionner les aides aux entreprises qui permettent aux actionnaires de pulvériser chaque année les records de dividendes.

 

L’essentiel serait de rendre à la fonction publique sa place et son rôle, d’être fidèle à son modèle républicain plutôt que d’entonner, ad nauseam et en permanence, la rengaine du coût d’État permanent.

 

L’essentiel serait de réhabiliter la promotion interne et de redonner sens à la notion de carrière, de reconnaitre enfin concrètement l’engagement des fonctionnaires qu’on semble redécouvrir à chaque crise, pour s’empresser ensuite de les stigmatiser au nom d’une vertu budgétaire à géométrie variable.

 

L’essentiel serait de renoncer à choquer, à faire le buzz avec des formules creuses, à diviser, à monter les populations les unes contre les autres, à désigner des coupables, à pointer des indignes.

 

L’essentiel serait d’être enfin véritablement disruptif. L’essentiel serait de tenir à nouveau chaque jour la promesse républicaine.

 

PARCE QU’À FORCE DE SACRIFIER L’ESSENTIEL POUR L’URGENT, ON FINIT PAR OUBLIER L’URGENCE DE L’ESSENTIEL !

 

Face à la multiplication des attaques, notre syndicat appelle les agents à se réunir, débattre et décider des actions à entreprendre pour faire entendre notre colère !

Le Syndicat a d’ores et déjà déposé un préavis de grève à compter de demain sur la durée de la campagne de déclaration pour que les personnels puissent s’en emparer.

 

La solution, nous la connaissons tous et depuis longtemps : seule une mobilisation massive et durable des personnels, dans l’unité la plus large, permettra de faire entendre nos revendications.

 

Travaillons , sans calcul et avec détermination, à la rendre possible.

 

ON EN A PAR-DESSUS LA DETTE ! MARRE D’ÊTRE EXEMPLAIRES !

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