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Inteva en redressement judiciaire : ne pas attendre le choix du repreneur
Face au flou qui entoure les projets de reprise d’Inteva, et en particulier du site de Saint-Dié, les salariés de ce site vosgien se sont mis en grève le 21 juillet à l’appel de l’intersyndicale, bien décidés à ne pas baisser les bras face à la menace de fermeture qui plane sur leur implantation.
Pour les 663 salariés de l’équipementier automobile américain Inteva Products, placé en redressement judiciaire depuis le 9 juin, le 16 juillet devait marquer une étape importante pour la survie de leur entreprise, puisque c’est à cette date que les repreneurs potentiels devaient être connus. Il leur faudra attendre en fin de compte le 28 août, nouvelle date-butoir fixée par le tribunal de commerce d’Orléans après avoir reçu pour le dossier de quatre "marques d'intérêt" de la part de candidats à la reprise dont les propositions, trop imprécises, nécessitaient un nouveau délai pour être affinées. Le choix définitif est censé tomber le 22 septembre.
Pour les métallos de Saint-Dié, dans les Vosges, pas question d’attendre jusque-là. Car les éléments disponibles le montrent bien : leur site est en danger. Aussi, le 21 juillet, ils se sont mis en grève afin d’exprimer leur mécontentement face à une situation inacceptable.
Car l’offre la plus sérieuse émane pour le moment de la société Inteva elle-même, qui conserverait 344 salariés sur les 665, ainsi que les sites de Sully (Loiret) et d'Esson (Calvados) mais sacrifierait celui de Saint-Dié au motif qu’il souffrirait de la concurrence d'un autre site du groupe, localisé en Roumanie, et qui fabrique lui aussi des systèmes de verrouillage. Si Saint-Dié a connu plusieurs repreneurs depuis sa création en 1962, c’est la première fois que le risque de fermeture est avéré et pour les métallos , la pilule ne passe pas. Comme l’explique la DSC FO Inteva Sophie Lerognon, « nous ne pouvons accepter ce comportement de voyous, qui jette plus de 50 ans de savoir- faire aux oubliettes. »
Depuis le 17 juillet, les salariés travaillaient déjà au ralenti afin de faire pression sur les clients pour qu’ils réagissent. Pour le syndicat, qui réclame une véritable négociation sur le PSE, en particulier son financement, il est primordial de tout faire pour maintenir les trois sites et le plus grand nombre d’emplois en France. La grève du 21 juillet n’est donc qu’une étape dans ce qui s’annonce comme un long combat.