Organisations
Evaluation médico-économique et organisationnelle des robots chirurgicaux
Depuis quelques années, la Mutualité Française accompagne le déploiement de robots chirurgicaux dans ses établissements hospitaliers. Dans le cadre de son partenariat, elle a demandé à la Fondation de l’Avenir d’organiser une évaluation indépendante de l’utilisation du robot. Celle-ci portera sur la prostatectomie radicale et sera réalisée par le service de santé publique du CHU de Nîmes.
Les premiers robots chirurgicaux étaient de simples robots industriels adaptés aux gestes et à l’environnement chirurgical. Aujourd’hui dotés de grandes capacités de mouvement et de préhension, ils offrent une aisance et une précision non atteinte par la main humaine. Ainsi, en mai 1998, le robot chirurgical Da Vinci a exécuté le premier pontage coronarien en Allemagne. Près de vingt ans plus tard, il est la référence mondiale. Rappelons qu'en France, c'est l'Institut mutualiste Montsouris qui a été pionnier dans l'utilisation du robot Da Vinci.
Da Vinci® est un robot médical dirigé par un chirurgien pour réaliser des opérations mini-invasives. Il se compose de deux parties : une console (poste de commande du chirurgien) et un chariot équipé de quatre bras robotisés interactifs, d’un système de vision à haute performance et d’instruments chirurgicaux.
Aujourd’hui, plus de 80 robots Da Vinci sont installés en France et 3 000 dans le reste du monde. Plusieurs établissements hospitaliers du réseau mutualiste en sont équipés : en premier, à l'Institut Mutualiste Montsouris (Paris), puis la Clinique Bénigne Joly (Talant), la Clinique Mutualiste Chirurgicale (Saint-Étienne), la Clinique Beau Soleil (Montpellier) et la Clinique Arnaud Duben (Pessac).
Evaluation médico-économique et organisationnelle
Dans la continuité des travaux réalisés par la Haute Autorité de Santé en 2016, la Fédération nationale de la mutualité française a demandé à la Fondation de l’Avenir de coordonner une action d’évaluation des robots : une étude à la fois médico-économique et organisationnelle, avec une attention sur l'acte de « prostatectomie totale robot-assistée (PTAR) ».
Les travaux ont été confiés au Docteur Thierry Chevallier, chef du service de santé publique et information médicale (BESPIM) du CHU de Nîmes, pour son expérience acquise dans l’évaluation des robots chirurgicaux.
L’étude sera menée auprès des cinq établissements mutualistes précédemment cités et se basera sur une analyse comparative entre la technique d’intervention par robot et celle par coelioscopie (laparoscopie).
Quatre objectifs sont visés :
- estimer le coût de l’acte chirurgical ,
- comparer le coût et le tarif des deux techniques,
- mesurer les avantages et les inconvénients de la chirurgie par robot assisté en tenant comptes des conséquences en termes d'organisation
- sonder la population sur sa connaissance et son intérêt pour la chirurgie robotique.
Le robot, un nouvel allié pour les patients
Plus qu'une (r-)évolution chirurgicale et organisationnelle, la robotique est aussi une (r-)évolution pour les patients qui accèdent à la chirurgie.
Pour l'instant, le robot n’est que le prolongement de la main du chirurgien. S'il apporte précision et confort, il ne remplace nullement l’expertise du médecin. La technologie présente cependant un intérêt évident lorsque l’accès à l’organe est difficile ou proche d’une zone fragile à préserver. Couplé à de l’imagerie de haute précision, le robot permet de réaliser des interventions très précoces qui limitent son caractère invasif.
Cette étude devrait apporter des informations nouvelles quant aux organisations dans les blocs opératoires et l’aide au choix des techniques d’intervention. Sachant que la robotique est un mouvement de fond et que les solutions techniques vont être de plus en plus diversifiées, avec, comme nous le voyons déjà à la Fondation de l'Avenir, la robotique manu-portée en attendant la mini-robotique et déjà en perpective les nano-robots.