Participatif
ACCÈS PUBLIC
10 / 07 / 2025 | 11 vues
Valérie Forgeront / Membre
Articles : 59
Inscrit(e) le 04 / 11 / 2019

Éducation nationale : à quand de vrais moyens pour la médecine scolaire ?

Le gouvernement multiplie les annonces sur la santé scolaire. Après des « Assises » mi-mai (boycottées par la FNEC FP-FO), le ministère de l’Éducation nationale vient de détailler le plan de « prise en charge de la souffrance psychique des élèves ». Sur fond de médecine scolaire sinistrée.

 

Le dispositif visant à détecter la souffrance psychique des élèves démarre dès à présent sa mise en place progressive. Parmi les mesures : à la rentrée 2026, dès l’âge de six ans, les élèves du primaire devront pouvoir bénéficier d’une analyse personnalisée de leur situation de santé. Dès ce mois de juin, en cas de besoin, les élèves des collèges et lycées doivent pouvoir consulter en priorité un centre médico-psychologique.
 

D’ici la fin 2025, ces établissements devront se doter d’un protocole de santé mentale, et deux agents formés deviendront personnels repères de problèmes psy. Les directeurs d’établissement, entre autres, recevront aussi des formations sur le sujet. Mais dans ce plan de bataille, pas d’annonce concernant les moyens qui seront affectés à la médecine scolaire, laminée.

 

La ministre de l’Éducation nationale, Élisabeth Borne, note elle-même la vacance de près de 50 % des postes de médecins. Professionnels auxquels elle promet une revalorisation des carrières, jusqu’à 500 euros brut.

 

Un état des lieux dramatique

 

Promettant aussi le renforcement des effectifs d’infirmiers et de psychologues de l’Éducation nationale. Reste à voir ce que proposeront les textes budgétaires pour 2026, alors qu’un effort de 40 milliards d’euros sur les finances publiques est prôné par le gouvernement.

 

Actuellement, le nombre de médecins est de 900 pour 12 millions d’élèves. Les infirmières ne sont, elles, que 7 800 quand il en faudrait le triple. Par ailleurs, on compte un psychologue pour 1 500 élèves. Il y a 1 400 personnels psy en moins en quarante ans dans le second degré, indique la FNEC FP-FO. Cent vingt-cinq postes de psyEN dans le premier degré restent vacants depuis 2021 (sur les 147 places du concours 2025, 41 sont non pourvues) 

 

Des départements sont sans aucun médecin scolaire, et  le nombre de postes [d’infirmières, NDLR] ouverts est insuffisant pour couvrir tous les postes vacants, précise la fédération. Au fil de la réduction des moyens budgétaires depuis de longues années, l’attractivité des carrières médicales et psychosociales à l’Éducation nationale s’est effondrée.

 

Bilan : Ce refus de financer les professionnels de la santé scolaire conduit le ministère à (…) confier à des personnels non qualifiés des prérogatives médicales avec les conséquences que cela implique en termes de responsabilité, tout en générant des risques réels pour les élèves susceptibles d’être mal orientés, s’indigne la fédération .

 

Pas encore de commentaires