Organisations
Douanes : signature d'un accord syndical unanime à l’issue de trois mois de conflit
Il aura fallu près de trois mois d'une mobilisation rarement connue des agents des douanes et d'initiatives d'actions multiformes (y compris de grève du zèle menées en intersyndicale dans un climat particulièrement tendu) pour enfin arriver à la signature d'un protocole d'accord de sortie de conflit avec le directeur général des Douanes en fin de semaine dernière.
Cet accord signé de façon inédite par l'ensemble des organisations syndicales (CFDT, CFTC, CGT, USD FO, Solidaires UNSA et CFE-CGC) comporte notamment :
- des mesures indemnitaires significatives tant pour les douaniers de la branche des opérations commerciales (OPCO) que pour ceux de la branche de la surveillance sur trois ans avec une première étape la plus importante au 1er novembre prochain (autour de 600 euros annuels et près de 800 euros annuels au terme du dispositif) ;
- des mesures pour les douaniers effectuant des heures de nuit, dimanches ou jours fériés, avec une indemnisations de ces heures à la hauteur de 5.20 bruts ;
- des dispositions sur les conditions de travail et d'exercice des missions avec l’ouverture d’un cycle de discussion sur ces points important pour optimiser les conditions de travail ;
- une évaluation début 2020 des effets réels du Brexit en termes de flux (passagers et marchandises) sur la charge de travail pour en tirer les conclusions ;
- l'engagement d'une négociation spécifique sur l’organisation et le temps de travail avant fin 2019 ;
- une étude sur la retraite des agents de la branche de la surveillance, à intégrer dans les réflexions en cours sur la réforme des retraites traitant notamment des bornages ;
- la mise en place d'un comité de suivi...
Après tous ces mois d'atermoiements et de tergiversations ministérielles, faisant souvent peu de cas des réalités de terrain et jouant le pourrissement, ce conflit très atypique a créé de rares et vives tensions entre la hiérarchie et les agents mais également entre les agents OPCO et les SURV, ou encore entre agents sur site, en raison d’approches parfois divergentes sur les modalités d’action à mettre en œuvre, mais aussi parfois entre les organisations syndicales elles-mêmes qui ont réussi malgré tout à rester unies dans ce combat, en dépit d’inévitables vicissitudes générées par la longueur du conflit.
Il va certainement falloir un peu de temps pour retrouver un peu de sérénité et rétablir un climat de confiance. À cet égard, la manière dont seront finalement traitées les procédures disciplinaires initiées sera éclairante sur la réelle volonté de dialogue social de la direction, donc déterminante.