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10 / 06 / 2020 | 130 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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85 % des salariés du secteur de l’ESS jugent leur travail « utile »

Tous les trois ans depuis 2013, Chorum mesure la qualité de vie au travail (QVT) des salariés et des dirigeants de l’économie sociale et solidaire (ESS). Réalisé avec l’appui de l’institut de sondage CSA et le soutien d’organisations employeurs et salariés de l’ESS, de l’ANACT et du Secrétariat d’État à l’économie sociale, la troisième édition présentée ces dernières semaines révèle les situations de travail ressenties et la manière dont celles-ci évoluent. 


Les chiffres confirment l’engagement largement partagé des salariés et dirigeants à assumer des missions dont l’importance sociétale s’est révélée comme jamais pendant les semaines de confinement.


Cette présentation faite en web-conférence a été l’occasion de revenir sur la capacité d’adaptation de l’ESS à toutes les situations et de tracer les voies de mise en œuvre d’une qualité de vie au travail comme pilier essentiel d’organisations de travail toujours plus résiliantes.


Les résultats de cette enquête, qui a recueilli le ressenti de plus de 4.800 salariés et plus de 650 dirigeants de l’ESS, a été réalisée en octobre 2019 et les enseignements à en tirer ont donc été présentés à la fin de la période déconfinement.
 

Les entreprises de l’ESS dans leur ensemble ont été touchées par le contexte de confinement dû à la pandémie. Une grosse moitié des structures a vu leur activité interrompue (jusqu’à 80 % d’entre elles dans le sport), sans que les mesures de soutien ne leur soient toujours accessibles. D’autres ont eu à assumer un surcroît d’activité en situation dégradée afin de gérer la crise sanitaire, venir en aide aux plus fragiles d’entre nous, protéger des enfants en difficulté familiale, porter secours aux plus démunis, limiter le décrochage scolaire etc.
 

« À l’heure du déconfinement, il nous faut maintenant imaginer et construire ensemble les jours d’après : nouvelles organisations, télétravail, tiers-lieux, présentiel etc., autant de formes d’activités à redéfinir et les enjeux de qualité de vie au travail seront essentiels pour relever ces défis », a indiqué Thomas Blanchette, président de Chorum.
 

Que dit le troisième baromètre de la QVT dans l’ESS ?
 

  • 64 % des salariés du secteur déclarent leur structure comme un endroit où il fait bon travailler. Ils déplorent malgré tout une dégradation de leur qualité de vie au travail, notamment touchée par des changements d’organisation mal vécus. Les dirigeants expriment également une détérioration de leurs relations avec les pouvoirs publics et les financeurs, ainsi qu’une baisse des moyens humains et financiers disponibles.

     
  • 85 % des salariés du secteur de l’ESS jugent leur travail « utile » et qu’il bénéficie au public. Pour Julie Gaillot, responsable de département de l’Institut CSA, qui a réalisé le sondage, « c’est un enseignement fort. Ce sentiment d’utilité et de reconnaissance demeure au cœur de la motivation des salariés de l’ESS ».

     
  • 64 % des salariés de l’ESS recommandent leur structure comme un endroit où il fait bon travailler. En revanche, ils sont 47 % à estimer que leur qualité de vie au travail s’est dégradée ces dernières années, avec pour principaux facteurs de dégradation les changements d’organisation et le manque de moyens humains et financiers. En effet, seulement 49 % des salariés interrogés déclarent avoir eu des informations suffisamment claires sur les raisons du changement opéré au sein de leur organisation. Cela pointe un dysfonctionnement dans la conduite du changement et met l’insuffisance du travail de communication effectué en lumière.

     
  • Par ailleurs, la moitié des salariés déplore une charge de travail trop importante et, pour 38 % d’entre eux, des injonctions contradictoires, en hausse par rapport à l’édition précédente. Les managers, eux sont perçus positivement par leurs collaborateurs (63 % des salariés). Ils se préoccupent eux-mêmes des difficultés à réguler leur propre charge de travail (pour 63 % des managers).

     
  • À l’instar des salariés, les dirigeants estiment majoritairement (96 %) que leur travail est utile au public.

     
  • En revanche, par rapport à l’édition précédente, ils sont plus nombreux à déplorer une dégradation de la QVT ces dernières années (37 %).

 

En conclusion des échanges, Jérôme Saddier (président d’ESS France) a réaffirmé sa conviction « que l’ESS peut et doit incarner l’économie de demain. Nous devons réinventer nos modes de production, de distribution et de consommation et les conditions de travail qui vont avec. Dans ce contexte, le rôle de nos entreprises de nos organisations et de nos associations sera essentiel et la question managériale et de la transformation de nos organisations sera stratégique, notamment pour continuer à donner du sens ».

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