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18 / 04 / 2025 | 24 vues
Dominique Manissier / Membre
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8 milliards de résultats pour le Crédit Agricole, mais les salariés laissés-pour-compte

Le Crédit Agricole affiche des résultats impressionnants pour 2024 : plus de 8 milliards d’euros de résultats, un plan de marche en avance, des objectifs atteints avec un an d’avance. Pourtant, derrière ces chiffres flatteurs, le malaise grandit chez les salariés.

 

Les clignotants sont au vert, mais les négociations salariales se sont soldées par un constat de désaccord.


La direction, dès le départ, avait placé la barre très bas : une proposition initiale de + 0,3 %, qui s’est finalement transformée en une décision unilatérale à + 0,6 % sur la seule rémunération conventionnelle, soit un ajustement global de + 0,53 %.


Retour de bâton


Après l’augmentation générale de 1 500 € obtenue en décembre 2023, non pas par générosité de la FNCA mais sous la pression d’une grève nationale menaçante de l’ensemble des organisations syndicales du Crédit Agricole – et non uniquement des trois seules organisations représentatives au niveau national –, la décision unilatérale prise est perçue comme un retour de bâton de la FNCA.(fédération nationale du crédit agricole)

 

Son effet report, c’est- à- dire la répercussion de cette augmentation sur les négociations salariales suivantes, continue de peser en 2024. Cette somme, avancée en 2023, est désormais utilisée comme un prétexte pour limiter toute revalorisation en 2024 et probablement en 2025, au détriment des salariés.


Dans un contexte géopolitique incertain, entre tensions en Europe et avec les États-Unis, la direction trouve là un argument idéal pour justifier sa politique salariale austère : « l’avenir incertain » justifie tous les moyens.


Une rhétorique qui cache mal une stratégie visant à serrer encore davantage la vis aux salariés.


Vous avez dit modernisation ?


Et ce n’est pas tout : sous couvert de « modernisation » de la convention collective, les dirigeants des caisses régionales cherchent à rogner encore davantage les acquis des salariés.


Attention aux mots employés : il ne s’agit pas d’une simple « révision », mais bien d’une « modernisation».

Une nuance de langage qui en dit long sur les intentions de la direction. Car moderniser, dans le vocabulaire patronal, signifie souvent dégrader les conditions de travail et les garanties des salariés. En effet, est-ce moderniser que de vouloir supprimer les jours de congés supplémentaires en cas de locaux dépourvus de lumière du jour ? Est-ce vouloir moderniser que de conditionner une augmentation de la prime de départ en retraite et de la
prime de médaille à une réduction des indemnités de licenciement ?


On le voit, la FNCA, non contente de faire payer la mesure générale de fin 2023, est en train d’essayer de faire les poches des salariés en mettant en place ce qu’elle appelle du « ISO budgétaire », avec la complicité de certaines organisations syndicales prêtes à tout accepter moyennant des petits arrangements
 

Les employés du Crédit Agricole peuvent-ils accepter que, dans une entreprise qui génère des milliards de profits, leur rémunération soit réduite à la portion congrue sous prétexte d’incertitudes économiques ?

 

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