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Nouvel emploi créé : celui de super chef des données publiques
Alors que la baisse globale des effectifs dans la fonction publique d'État se poursuit, la ministre de la Fonction publique, chargée de la réforme de l'État, vient d'annoncer au derrnier Conseil des Ministres la création d'un poste d'importance et de haut niveau : celui « d'administrateur général des données ».
Cette communication relative à la politique gouvernementale en matière de données publiques s'inscrit en fait dans le prolongement de la récente conférence qui s'est tenue à Paris sur l'« open data ».
Rappelons que le portail www.data.gouv.fr a été lancé en décembre dernier ; il propose aux usagers d’enrichir et d’améliorer les données disponibles et également d’en déposer de nouvelles. À ce jour, 13 000 séries de données sont disponibles.
Nouveaux pouvoirs
Selon la ministre, « dans un monde où les nouvelles technologies transforment la vie quotidienne, où les outils informatiques accélèrent la distribution de l’information, où les Français acquièrent et revendiquent de nouveaux pouvoirs, « la politique d'ouverture des données » est un outil au service du redressement démocratique, productif et créatif de la France » qui doit viser viser trois objectifs :
- 1. stimuler la vie démocratique, en offrant aux citoyens la possibilité d’une participation éclairée au processus de décision publique par le débat et la « co-construction » ;
- 2. nourrir l’innovation économique et sociale. En associant différents types de données publiques, les entreprises, les associations, les citoyens innovent. Ils inventent des services à grande valeur sociale et créent des emplois. L’effet économique de ce mouvement n’est pas à négliger : selon une étude britannique, l’ouverture des données publiques a produit, en 2011, au Royaume-Uni, un bénéfice social de 8,3 milliards d'euros, dont 2,2 milliards d'euros de bénéfices économiques directs pour les entreprises et les citoyens ;
- 3. mieux piloter l’État lui-même, en autorisant de nouvelles coopérations entre administrations et en mesurant les effets des politiques publiques. Le partage de données pourrait ainsi permettre une meilleure détection des fraudes fiscales et sociales, et améliorer les politiques de prévention des risques, comme par exemple en matière de santé, les interactions entre médicaments ».
Comme cela a été rappelé au Conseil des Ministres, pour exploiter au mieux l’ensemble des occasions offertes par la politique en matière de données publiques, il faut aujourd’hui accélérer le mouvement engagé.
Selon Marylise Lebranchu, « les données publiques sont autant de ressources pour trouver des économies intelligentes, améliorer l’efficacité des politiques publiques et développer de meilleurs services pour nos concitoyens. Une pratique interministérielle d’utilisation des données doit être élaborée et les administrations incitées à leur partage ».
L'annonce de la création d'une fonction d’administrateur général des données s'inscrit dans cette démarche.
Autorisé à connaître les données détenues par l’administration de l’État et ses opérateurs, cet administrateur aura pour mission :
- d’organiser une meilleure circulation des données dans l’économie comme au sein de l’administration, dans le respect de la vie privée et des différents secrets légaux ;
- de veiller à la production ou à l’acquisition de données ;
- de lancer des expérimentations dans ce domaine ;
- et de diffuser outils, méthodes et culture de la donnée au sein des administrations et au service de leurs objectifs respectifs.
Vaste programme !