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30 / 09 / 2011 | 4 vues
Laurent Aubursin / Abonné
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Mobilisation générale contre les projets de fermeture de LyondellBasell

Les salariés du complexe pétrochimique de Berre-l'Étang (Bouches-du-Rhône) ont entamé mardi un long bras de fer avec la direction de la compagnie américaine LyondellBasell qui venait de leur annoncer la fermeture pure et simple de leur raffinerie. Ils ont répondu massivement à l'appel à la grève totale lancée par l'intersyndicale (FO, CFDT, CFTC, CGC et CGT).

Une grève dure avec blocage des accès au site et reconductible en assemblée générale toutes les 24 heures. Leur mouvement pourrait rapidement paralyser les unités pétrochimiques voisines.

Cette fermeture menace environ l'emploi de 370 salariés pour lesquels aucune mesure de reclassement n'est prévue. « Nous ne sommes absolument pas convaincus par leurs explications sur l'échec du processus de vente de la raffinerie, dont elle a décidé de se débarrasser en l'absence de tout projet industriel alternatif pour un site où travaillent au total 1 250 salariés », résume Jacques Faur (FO).

Créée en 1929, avec aujourd'hui une capacité de 105 000 barils de pétrole par jour, la raffinerie avait été mise en vente en mai dernier en raison de résultats « inférieurs aux projections faites » lors de son rachat en 2008 au pétrolier anglais Shell, affirment les dirigeants.

Sans donner aucun chiffre, Ils assurent vouloir maintenant se concentrer sur les activités pétrochimiques, son « cœur de métier ». Ils estiment que la fermeture de la raffinerie « ne devrait avoir d'effet ni sur les dépôts, ni sur les unités pétrochimiques, ni les installations des autres opérateurs présents sur le site » fabriquant des produits destinés aux secteurs de l'emballage, de l'électronique, des pièces détachées pour l'automobile ou des biocarburants.

« Un mensonge dans la mesure où la raffinerie permet aujourd'hui d'économiser au moins 80 millions d'euros par an au site en charges d'approvisionnement de matières premières », dénonce Jacques Faur (FO), avant de préciser que l'entreprise sera désormais obligée de se fournir en pétrole ailleurs au prix du marché, sans compter les coûts d'acheminement.
La crainte des syndicats, comme l'a souligné un cabinet d'experts, est que la fermeture de la raffinerie va entraîner mécaniquement celle des autres unités pétrochimiques dans un délai maximum de trois ans. Ce serait alors les 1 250 salariés qui seront dans leur ensemble à moyen terme menacés de perdre leur emploi. Et plus encore si l'on ajoute tous les emplois indirects ou induits par l'exploitation du complexe pétrochimique (3 à 4 000 personnes). En clair, les syndicats soupçonnent LyondellBasell de s'engager sans le dire vers un démantèlement total de Berre-l'Étang.

Dans un communiqué de ce jour, FO rappelle également que LyondellBasell a été introduit en bourse au début de l'année et donc que l'opération vise uniquement à soutenir le cours de ses actions qui a atteint jusqu'à 40 dollars au printemps avant de redescendre à 30 dollars après la reprise de la crise. Pour Jacques Faur, « on a affaire encore une fois à des méthodes de voyous, mais les salariés sont déterminés à ne pas se laisser faire ».
Le mouvement de grève a été voté hier à la quasi-unanimité et, selon les syndicats, il a toutes les chances d'être reconduit jeudi dans les mêmes proportions.

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