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Les dirigeants du G20 déçoivent les attentes du mouvement syndical international
À l’issue d’un sommet de deux jours, les 4 et 5 septembre, à Hangzhou en Chine, les dirigeants des vingt économies les plus puissantes de la planète ont affiché leur volonté d’œuvrer à une croissance créatrice d’emploi mais encouragent les réformes structurelles en cours…
« Le G20 laisse de côté les emplois et la demande (…) Les dirigeants ont échoué à voir qu’une croissance basée sur la demande, des salaires justes et des emplois de qualité ne pourra pas être réalisée dans le cadre des réformes structurelles actuelles », a estimé la Confédération syndicale internationale (CSI).
48 paragraphes, un seul sur les salaires et l’emploi
De fait, sur les 48 paragraphes de la déclaration finale du G20, un seul est consacré à la question de la « création d’emplois de qualité ».
Les gouvernements y déclarent notamment : « nous entérinons les principes d’une politique des salaires durable ».
Mais durable pour qui ?
S’agit-il de relancer, par des augmentations de salaires, la demande et donc l’économie de manière durable ? Ou, à l'inverse, s’agit-il de contenir la progression des salaires pour qu’elle reste soutenable du point de vue des employeurs ?
Les dirigeants du G20 ajoutent : « Nous reconnaissons que le renforcement des institutions et des politiques relatives au marché de l’emploi peut soutenir la productivité et promouvoir le travail décent et donc une hausse des salaires accrue et durable, en particulier pour les travailleurs à faibles revenus ».
Mais que signifie « renforcement des institutions du marché de l’emploi » ? S’agit-il de renforcer la négociation collective et le rôle des syndicats ?
Réformes structurelles
Les réponses à ces questions ne figurent pas dans les 48 paragraphes du communiqué final de ce G20. En revanche, on trouve de sérieuses pistes dans l’une de ses annexes, « l’agenda renforcé sur la réforme structurelle », qui souligne « le rôle essentiel » des réformes structurelles, notamment celles introduisant davantage de flexibilité dans le marché du travail.
Un constat inquiétant qui a mené John Evans, secrétaire général du TUAC (la commission syndicale consultative auprès de l’OCDE) à déclarer : « L’économie mondiale a besoin d’une augmentation de la demande globale, réalisable par une hausse des salaires et d’investissements publics, pas de réformes structurelles à court terme qui peuvent réduire la demande et augmenter l’insécurité (…) Les dirigeants doivent renforcer le rôle des syndicats et du dialogue social ».
Déception syndicale aussi sur la question des réfugiés
L’insatisfaction des syndicats porte aussi sur la question des migrants. La secrétaire générale de la CSI, Sharan Burrow, a souligné : « Nous avons la responsabilité de faire davantage collectivement. Le G20 a échoué à travailler sur un plan d’action destiné à améliorer pour les migrants l’intégration au marché du travail et à la formation.
Les familles de réfugiés, les mineurs non accompagnés et les jeunes adultes doivent pouvoir faire respecter leurs droits et avoir accès aux emplois, au logement, à l’apprentissage de la langue et à la formation professionnelle. Il manque un grand mot dans le communiqué du G20 : l’intégration ».
L’Allemagne, présidente du G20 en 2017
À partir du 1er décembre, l’Allemagne succédera à la Chine à la présidence du G20.
À cette occasion, Berlin entend promouvoir une croissance durable et socialement équilibrée. Selon la chancellerie allemande, cette présidence s’inscrira dans le prolongement de celle de la Chine concernant l’évolution économique mondiale.
Mais elle insistera également sur plusieurs autres priorités : les objectifs mondiaux du développement d’ici 2030, la santé, la résistance aux antibiotiques, la prévention des épidémies et des pandémies ou encore la participation des femmes à la vie sociale.
Le sommet du G20 aura lieu en 2017 à Hambourg.