Organisations
Les arrêts maladie représentent en moyenne 40 emplois à temps plein dans une entreprise de 1 000 salariés
De manière stable sur les trois dernières années, les arrêts maladie représentent en moyenne dans une entreprise de 1 000 salariés l’équivalent de 40 emplois à temps plein. Si les arrêts maladie sont un indicateur de l’état de santé des salariés, ils trouvent leurs origines dans de nombreux facteurs. Ainsi, d’après le baromètre Malakoff Médéric sur la santé et le bien-être au travail, un salarié sur cinq souffre d’une maladie chronique. Autre facteur pouvant contribuer à expliquer en partie ce phénomène : la qualité de vie au travail. Dans un contexte de mutations (restructurations, réorganisations), les tensions peuvent être plus fortes du côté de l’équilibre vie privée-vie professionnelle, même si le niveau de satisfaction des salariés s’établit à un niveau élevé.
Chiffres clefs- 40 ETP : c’est ce que représentent, en moyenne, les arrêts maladie dans une entreprise de 1 000 salariés ;
- 1 salarié sur 5 souffre d’une maladie chronique ;
- 1 salarié sur 3 a des difficultés à concilier vie professionnelle et vie personnelle ;
- 7 salariés sur 10 sont satisfaits de leur qualité de vie au travail.
Une quasi-stabilité des arrêts maladie
D’après les données de Malakoff Médéric portant sur 2,6 millions de salariés, un salarié sur trois (34 %) s'est arrêté de travailler au moins une fois en 2012, un chiffre en très légère augmentation par rapport à 2011 (33,5 %) et 2010 (32,3 %).
Les arrêts maladie d'un à trois jours sont les plus nombreux (41 % des arrêts), devant ceux de quatre à neuf jours (29 %), dix à trente jours (18 %) et plus d’un mois (12 %). En revanche, les arrêts de plus d’un mois sont à l’origine de 70 % du nombre total de journées d’arrêts maladie.
Le nombre moyen de jours d'absence (en jours calendaires) par salarié absent s'établit à 34,7 jours (un chiffre stable par rapport à 2011 et en baisse d’un point et demi par rapport à 2010). Au total, dans une entreprise de 1 000 salariés, les arrêts maladie représentent en moyenne quarante équivalents temps plein (ETP).
Des maladies chroniques pour un salarié sur cinq
D’après le baromètre Malakoff Médéric 2013, 19 % des salariés souffrent d’une maladie chronique. Chez les salariés âgés de plus de cinquante ans, ces problèmes de santé sont encore plus importants, 29 % souffrant d’une maladie chronique (soit 10 points de plus que la moyenne).
« L’allongement de la vie active et le recul de l’âge du départ à la retraite ne vont faire qu’accentuer les problèmes que les salariés rencontrent déjà aujourd’hui et placer la santé au travail au rang des priorités de l’entreprise », explique Julien Guez, directeur stratégie, marketing et affaires publiques de Malakoff Médéric.
Des réorganisations qui se stabilisent à un niveau élevé
Les changements vécus par les salariés au sein de leur entreprise sont toujours au même niveau depuis le début de la crise. Ainsi, 30 % des salariés ont connu une restructuration ou une réorganisation de leur service ou de leur entreprise et 15 % ont vécu un changement imposé de poste ou de métier.
Ces événements ont un effet important sur les salariés et leur travail. Ainsi, si 75 % des salariés n’ayant pas connu ce type de changements se disent contents de venir travailler le matin, ils sont 59 % parmi ceux qui en ont vécu plusieurs. De même, si 40 % des premiers se sont sentis stressés au cours des deux dernières semaines, ils sont 55 % parmi les seconds. Enfin, si 70 % des premiers déclarent avoir le temps pour faire un travail de qualité, ils sont 54 % parmi les seconds.
« L’accompagnement des mutations et la lisibilité de la stratégie sont des enjeux majeurs pour minimiser l’effet des réorganisations et des restructurations », analyse Julien Guez.
Une dégradation de l’équilibre vie privée/vie professionnelle
31% des salariés éprouvent des difficultés à concilier travail et autres engagements personnels ou familiaux, soit 4 points de plus qu’en 2009. Ces difficultés touchent plus particulièrement les cadres (35 %), les 30-39 ans (34 %), une partie d’entre eux devant s’occuper de jeunes enfants, mais aussi les salariés qui déclarent prendre en charge un proche dépendant (44 %).
Autre tendance de fond : 15 % des salariés disent s’occuper d’un membre de leur famille dépendant ou malade. Ce chiffre atteint 23 % chez les salariés de plus de cinquante ans (en hausse de 5 points sur une année).
Notons que cet équilibre peut avoir un effet important sur la perception de la qualité de vie au travail. Ainsi, si seuls 18 % des salariés ayant des difficultés à concilier vie professionnelle et vie personnelle attribuent une note entre 8 et 10 (sur 10) à leur qualité de vie au travail, ils sont 34 % parmi ceux qui n’ont pas ces difficultés.
Selon Julien Guez, « la porosité des sphères personnelle et professionnelle, confortée par les outils technologiques mobiles, fragilise les équilibres de vie. Or, favoriser cet équilibre au sein de l'entreprise va devenir d'autant plus important que la jeune génération aspire encore plus que la précédente à une meilleure conciliation entre les deux sphères ».
Des attentes fortes des salariés en matière de bien-être et de santé
Les salariés attendent en priorité davantage de reconnaissance (pour 36 % des salariés) et des perspectives d’évolution (pour 34 % d'entre eux). Suivent à égalité (20 %), les pratiques managériales, l’accès à la formation professionnelle et les services apportés par l’entreprise.
Parmi ces derniers, les plus attendus concernent l’hygiène de vie et la santé : les aider à faire plus d’exercice (61 %), mieux dormir (54 %), maîtriser leur alimentation (49 %), être mieux dépistés sur les maladies graves (44 %). Plus d’un salarié sur deux (59 %) serait également intéressé s’il pouvait être accompagné en cas d’arrêt maladie pour faciliter son retour au travail.
Des salariés globalement satisfaits de leur qualité de vie au travail
Comme l’an dernier, une majorité de salariés (71 %) attribue une note supérieure à 6 (sur une échelle de 0 à 10) pour évaluer leur qualité de vie au travail. Ils sont 29 % à donner une note très élevée (entre 8 et 10), en baisse de trois points par rapport à 2012 et 42 % à accorder une note entre 6 et 7, en hausse de 3 points sur un an. Enfin, 29 % des salariés restent plutôt insatisfaits de leur qualité de vie au travail (note inférieure ou égale à 5).
L’organisation du travail explique une part significative de cette évolution. Si 86 % savent exactement ce que l’on attend d’eux, les salariés sont 39 % à avoir du mal à gérer les priorités (en hausse de 4 points par rapport à 2012) et 70 % disent avoir un travail haché (en hausse de 12 points par rapport à 2009).
« Dans l’actuel contexte de crise, la bonne note que les salariés attribuent à leur qualité de vie au travail est un point fort pour les entreprises. Cette perception dépend beaucoup des processus de participation et de coopération entre les salariés aux différents échelons de l’entreprise », note Julien Guez.
- Santé au travail parrainé par Groupe Technologia