La Cour d'Appel de Toulouse a rappelé qu'à partir du moment où un employeur impose une tenue à ses salariés, il doit en assurer l'entretien.

• La Poste fait grise mine. Elle risque de devoir payer 5 euros par semaine à ses employés. Petit problème : ils sont 100 000 et ça va faire cher la lessive...

L'affaire va probablement aller jusqu'en cassation et pourtant, elle a un côté presque cocasse.

Depuis 5 ans, les syndicats de la Poste se battent pour obtenir de leur direction qu'elle prenne en charge l'entretien des uniformes qu'elle impose à ses employés. Là où d'autres entreprises ont depuis longtemps intégré cette contrainte somme toute logique, la Poste s'est obstinée à rester sourde.

Il faut dire qu'il semble y avoir à la direction de la Poste une curieuse culture d'attente d'une décision judiciaire pour modifier ses mauvaises pratiques. On pense notamment aux multiples condamnations qu'elle a connues pour certains de ses contrats de travail. Toujours est-il que la justice a fini par rendre sa décision et que celle-ci risque de coûter cher au groupe.

S'appuyant sur un arrêt de la Cour de Cassation qui précise qu'à partir du moment où la tenue de travail est imposée, même pour des raisons commerciales, et qu'elle est inhérente à l'emploi occupé, l'employeur doit en assurer l'entretien, la Cour d'Appel de Toulouse a condamné la Poste à payer l'entretien des tenues de ses employés.

• Là où l'affaire se gâte vraiment pour la Poste, c'est que l'addition risque d'être salée, du fait du rattrapage à assumer. En effet, si la Poste est contrainte de verser une prime hebdomadaire de 5 € à chacun de ses facteurs, il se trouve que ces derniers sont 100 000, et qu'ils sont en droit de réclamer un rappel de prime sur 5 ans ! Bilan des dégâts : 115 millions d'euros d'arriérés et 23 millions à assurer désormais par an...

Quand vous verrez demain matin votre facteur, regardez bien si son uniforme est propre ou donnez-lui 5 €.