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09 / 06 / 2011 | 20 vues
Sylvain Thibon / Membre
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« La communication » doit rester l’apanage de communicateurs dûment certifiés

Facebook, Twitter, blogs, nous constatons que les directions ne savent pas traiter ces nouvelles formes d’expressions, ni aborder dans la sérénité ces nouvelles pratiques, sauf à vouloir freiner autant que possible les initiatives et les expressions individuelles ou collectives…

Nos entreprises sont à la peine et ne savent pas comment réagir face à ce qui apparaît comme un mouvement inéluctable de libération d'une parole autrefois contrainte et totalement contrôlée.

Elles oscillent selon leur niveau de perception de ce qui peut apparaître comme « acceptable » entre libéralisme et judiciarisation, entre respect de la liberté individuelle et expression collective, entre contrôle de la communication et libération technologique… Mais dans l’anarchie et l’affolement.

Les réseaux sociaux existent, se disent elles. À défaut de savoir ou de pouvoir les contrôler, imposons des règles coercitives...

  • C’est le choix que voudrait faire Canal+ en préparant un texte qui pourrait être prochainement intégré au règlement intérieur et qui imposerait le silence à l’ensemble de ses salariés !


Taisez-vous ou alors, sachez que la moindre expression sur un réseau pourrait vous valoir une sanction.

Quelle audace, quelle ouverture !

Tablons qu’il s’agit plus d’une incompréhension générationnelle. C’est malgré tout étonnant et dangereux.

Étonnant quand l’on constate combien Facebook, Twitter, les blogs et l’ensemble des réseaux de communication bouleversent le monde politique et bousculent jusqu’à des régimes corrompus et violents qui avaient pourtant résisté jusque là !

Ces mêmes outils, n'en doutons pas, vont également bousculer le fonctionnement économique et social de nos entreprises. C’est inéluctable et vouloir ériger on ne sait quel muraille de Chine (justement, la Chine...) apparaît comme bien dérisoire et suranné.

Dangereux parce que ce qui est en cause, c’est bien la liberté d'expression individuelle et collective. Cette liberté si chèrement conquise et constamment remise en question s’arrêterait donc à la porte de l’entreprise ?

L’entreprise du XXIème siècle, quand cela la concerne, serait-elle en marge des évolutions technologiques et sociales qu’elle génère et produit elle-même ?

C’est un débat permanent depuis que les technologies existent et se développent dans les entreprises « modernes »…

  • Dans le cas présent, cela ne s’arrête pas à la simple expression de salariés sur les réseaux sociaux, mais aussi à la diffusion possible sur ces réseaux de propos tenus auprès d’autres personnes, amis, famille (sic).


Que l’on soit identifié, identifiable ou pas, peu importe. La sanction pourra tomber sans crier gare, sans distinction…

Affolée, incapable de comprendre et de maîtriser les nouveaux enjeux de la communication sociale, les entreprises en seraient-elles à fabriquer et mettre en œuvre des systèmes rappelant de bien mauvaises pratiques, plutôt usitées dans les pays totalitaires ?

« La communication » doit rester l’apanage de communicateurs dûment certifiés, professionnels reconnus, recrutés, briefés pour cela. Ces professionnels salariés de l’entreprise continueront d’exprimer une parole « officielle ».

Mais à côté de celle-ci, de nouveaux espaces d'échanges individuels et collectifs prennent forme.

Plutôt que d’essayer de freiner, par des règles rétrogrades ou liberticides, un mouvement inéluctable, plutôt que de regarder passer la caravane du progrès avec des lunettes du XIXème siècle, saisissons ces opportunités. Les entreprises et l'engagement des salariés devraient en profiter…

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