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L’Éducation nationale épinglée tel un mauvais patron
À Amiens, le SNUDI FO vient de gagner aux prud’hommes, les juges condamnant le lycée de La Hotoie à verser une indemnité de 12 480 euros à un ancien salarié en contrat d’avenir (CAV).
En septembre 2010 déjà, la même Cour d’Appel avait épinglé le même établissement pour un autre salarié employé comme CAV et licencié.
L’Éducation nationale, comme n’importe quel employeur, jongle avec les emplois précaires et se joue des droits élémentaires des salariés qui les occupent. En particulier depuis 2006, date de la création des CAV, contrats dits aidés, FO dénonce l’absence de formation professionnelle et les licenciements sans cause réelle et sérieuse.
Comme le rappelle François Standaert, secrétaire départemental du SNUDI FO de la Somme, « quelque 50 000 personnes ont été embauchées pour des contrats de trois ans, renouvelables tous les ans, pour l’aide administrative à la direction d’école et le soutien à la scolarisation des enfants handicapés ».
Selon le ministère, il s’agissait d’offrir une formation qualifiante et un emploi à des chômeurs : une « mascarade », constate le syndicat qui, en 2009, s’est battu pour obtenir leur titularisation ou, à défaut, la reconduction du contrat.
Si les salariés handicapés ou ayant plus de 50 ans ont obtenu de rester jusqu’à la retraite, les autres ont été licenciés.
Les deux jugements de la Cour d’Appel d’Amiens feront-ils jurisprudence ?
Un autre recours pour une vingtaine d’autres de ces salariés précaires est actuellement mis en délibéré.