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26 / 03 / 2013 | 5 vues
Jacky Lesueur / Abonné
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L’angoissante attente des salariés de Kem One

Huit mois seulement après son rachat par Gary Klesch, l’ancien pôle vinylique d’Arkema est à la limite de la cessation de paiement.

« Nous sommes en train de devenir le nouveau Petroplus. La situation ne peut plus durer, nos fournisseurs et nos prestataires ne sont plus payés, nous ne sommes plus livrés, nous ne tiendrons pas longtemps. La cessation de paiement nous menace », prévient Grégory Benedetti, délégué syndical central FO chez Kem One.

L’ex-pôle vinylique d’Arkema (1 800 salariés répartis sur une dizaine de sites) avait été racheté pour un euro symbolique en juillet 2012 par Gary Klesch, un homme d’affaires américain de sinistre réputation.

Pour favoriser la transaction, Arkema avait effacé des millions de dettes, offert 170 millions de besoins en fonds de roulement et alimenté la trésorerie de 100 millions d’euros.

L’ex-branche chimique de Total était pressée de se débarrasser de ses usines de PVC, une activité pas assez rentable à ses yeux. D’autant que les débouchés, principalement le bâtiment et l’industrie automobile, sont touchés de plein fouet par la crise.

10 000 emplois menacés


Aujourd’hui, les caisses de Kem One sont vides. La situation s’est encore aggravée avec l’arrêt de la raffinerie Naphtachimie de Lavera (13) à la suite d’un accident le 22 décembre dernier. Depuis, Kem One peine à se fournir en éthylène et ne tourne plus qu’à 50 % de ses capacités.

Dans ce qui ressemble à une dernière révérence, Gary Klesch vient de lancer une action en justice contre Arkema. « Nous sommes dans l’incertitude totale. Nous ne savons même pas si Gary Klesch est toujours là ou s’il est déjà parti », poursuit le délégué FO.

Le gouvernement suit le dossier de très près. Le comité interministériel de restructuration industrielle (CIRI) est mobilisé.

  • Si Kem One sombre, tous les sites chimiques et pétrochimiques de la plateforme de l’étang de Berre seront touchés et près de 10 000 emplois sont menacés, selon FO. L’ensemble de nos sous-traitants sont en difficulté et refusent de travailler pour nous.


L’ensemble des organisations syndicales a été reçu le 7 mars par des conseillers des ministres du Redressement productif et du Travail. À leur sortie, elles ont estimé que le gouvernement était mobilisé et avait compris les enjeux pour Kem One. Reste à trouver une solution. Des repreneurs potentiels ont été approchés. Ces derniers jours, des rumeurs ont circulé sur la candidature éventuelle de Solvay, numéro deux mondial du PVC.

« Nous n’avons aucune information concrète, tout se traite actuellement entre le gouvernement, Klesch, Arkema et Total, et rien ne filtre. Mais si Solvay nous reprend, il y aura forcément de la casse sociale. À FO, nous voulons qu’Arkema prenne ses responsabilités et assume son échec le temps de trouver une solution satisfaisante », poursuit Grégory Benedetti.

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