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14 / 12 / 2009 | 86 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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France Télécom Orange : les fonctionnaires souffrent-ils plus que les salariés de droit privé ?

Lundi 14 décembre sonnait l'heure du grand oral pour Technologia qui restituait, devant le comité de pilotage sur le stress et les conditions de travail de France Télécom, les résultats de l'enquête grand angle à laquelle près de 80 % des 102 000 salariés ont répondu. Pas de grandes surprises dans cette première synthèse de 75 pages. Morceaux choisis du constat.

Un sentiment d'appartenance en berne :
  • 39 % des salariés de France Télécom se disent aujourd’hui fiers d’appartenir à leur entreprise, alors qu’ils sont 96 % à affirmer qu’ils l'étaient auparavant.
  • 45 % se disent tout de même « plutôt satisfaits » sur un plan professionnel.
Un inquiétant bulletin de santé  :
  • 39 % des salariés estiment que leur santé s’est dégradée ces cinq dernières années.
  • 52 % disent qu’il leur est arrivé de se sentir « très fatigués ou stressés dans les douze derniers mois », 40 % que cela leur arrive « souvent ».
  • 65 % des salariés affirment que leurs conditions de travail se sont dégradées, contre 30 % qui disent qu’elles sont restées inchangées et 5 % qui les ont vues s’améliorer.
Les métiers où l'on souffre le plus (pas ordre décroissant) :
  • Les centres d'appels.
  • Les centres d'intervention client.
  • Les boutiques.


L'appartenance au métier apparaît comme le principal facteur discriminant de la souffrance. Vient ensuite la catégorie professionnelle (cadre - non-cadre) puis le statut (fonctionnaire - non-fonctionnaire).

Les non-cadres déclarent souffrir davantage que les cadres. De même, les fonctionnaires sont plus exposés que les salariés de droit privé.

  • Les fonctionnaires non-cadres travaillant dans les centres d'appels sont donc ceux qui souffrent le plus.

Sur les 60 000 salariés non-cadres de France Télécom, on compte 45 000 fonctionnaires. « Cela ne signifie pas pour autant que les salariés non-cadres de droit privé souffrent moins que les fonctionnaires », lance Sébastien Crozier, président de la CFE-CGC/Unsa qui demande un affinage du croisement des analyses entre les critères liés à la catégorie professionnelle et au statut.

La CFDT estime que l'enquête « fait voler en éclat la prétendue incapacité des fonctionnaires à s’adapter aux exigences d’une entreprise commerciale, les contractuels et les jeunes ayant les mêmes ressentis ». En attendant, sur les effectifs des centres d'appels l'enquête montre que 2 193 salariés non-cadres de droit privé se trouvent « en risque » au regard des conditions de travail. Plus 11 % pour les fonctionnaires qui travaillent dans ce métier. Sur le registre des conditions de travail difficiles, sur une moyenne de 100, les fonctionnaires non-cadres sont à 248 contre 165 pour les contractuels.

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