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25 / 11 / 2011 | 97 vues
A Messaoud / Membre
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Derrière l’anecdote du logement de Chevènement, le vrai scandale de la politique de la RIVP

Une centaine de mal-logés a été évacuée jeudi du futur nouveau siège social de la Régie Immobilière de la Ville de Paris, RIVP, 13, avenue de la Porte d’Italie à Paris (vidéo ici).

Une nouvelle fois, la question de la politique du logement social menée à Paris est évoquée à travers une « affaire », celle du logement de Jean-Pierre Chevènement à 1 500 euros de loyer, situé dans un très beau quartier de la capitale. Ces « affaires » sont récurrentes, mais les mal-logés ne peuvent se satisfaire de la simple dénonciation d’une situation scandaleuse, si les causes n’en sont jamais évoquées.

Près de 30 % du parc de la RIVP est constitué de logements non conventionnés à loyers libres : si la part de ces logements a proportionnellement diminué, par rapport au patrimoine global du bailleur social, en valeur absolue, le nombre total de ces logements a pourtant augmenté ces dernières années. Il ne s’agit donc pas d’une politique révolue, mais d’une extension de l’offre sur ce type de logements.

Or, la RIVP est un bailleur social, incapable de répondre à la demande et de remplir son rôle, celui du relogement des mal-logés. La situation est à ce point catastrophique, que le bailleur ne satisfait même pas les demandes de changement de ses propres locataires. Et les foyers qui occupent les hébergements d’urgence gérés par ce bailleur, dont des hôtels sociaux,  y croupissent en sur-occupation pendant des années.

  • Dans ce contexte, comment expliquer que le bailleur maintienne tels quels, dans son parc, des logements souvent situés dans des quartiers de prestige, à Paris et en banlieue, avec des niveaux de loyers de toute façon beaucoup trop chers pour les demandeurs de logement ordinaires, quand bien même les occupants de ces logements actuels les libéreraient ? Comment ces logements sont-ils attribués ? À qui ?
  • À ces questions la RIVP ne répond jamais. Sa direction a été incapable de communiquer les ressources des occupants de ces milliers de logement à la Cour régionale des Comptes pour son précédent rapport.

À chaque évocation du scandale de ces logements, au travers d’un locataire médiatisé, la direction de la RIVP affirme « ne pouvoir rien faire » concernant ce parc.

Pourtant, afin d’augmenter sur le papier le nombre de nouveaux logements sociaux à Paris, le bailleur a bien conventionné 7 000 logements « ILM 28 » en logements sociaux PLS, ce qui ne change rien dans le réel, puisque ces logements, les briques rouges de la petite ceinture, avaient déjà des niveaux de loyer proches de ceux du logement social.

Ce que la RIVP peut faire pour les ILM 28, pourquoi ne le fait-elle pas pour les loyers libres, permettant enfin à ces dizaines de milliers de logements d’entrer dans le cadre du logement social et d’être transformés à terme en vrais HLM, attribués à des demandeurs ayant les plafonds de ressources correspondants ?

Où est la transparence tant vantée par la Ville de Paris dans cette affaire ?

Si à côté des 14 276 logements en loyers libres, la RIVP avait une offre adaptée à l’urgence de la situation en matière de mal-logement, il n’y aurait pas de problème : mais aujourd’hui, les logements PLA-I, correspondant aux revenus de 70 % des demandeurs de logements parisiens ne représentent que 2 % du parc total du bailleur. Et lorsque la RIVP annonce fièrement la mise sur le financement de 670 nouveaux PLA-I pour 2011, elle oublie de préciser que la majorité d’entre eux sont des places de foyers ou des hébergements temporaires.

La RIVP est un bailleur social, son parc doit immédiatement s‘adapter à la demande de logements sociaux !

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