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08 / 12 / 2010 | 3 vues
Rodolphe Helderlé / Journaliste
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Dépendance : entre le vouloir et le pouvoir des entreprises

Il y a comme un décalage révélé par le dernier Baromètre Ocirp/France Info/Le Monde. Globalement, 75 % des délégués syndicaux sont favorables à une prise en charge collective de la dépendance au travers d’un cofinancement de l’employeur mais seulement 25 % pensent que leur entreprise le peut. Les professionnels des RH se montrent moins favorables (48 %) à cette forme de prise en charge mais là encore, ils sont seulement 27 % a penser qu’ils le peuvent. 54 % des DRH pensent que les salariés seraient contre un contrat collectif obligatoire dépendance. Ils étaient seulement 40 % à répondre de cette façon lors de l'édition 2009 du baromètre. Plus surprenant, 48,7 % des délégués syndicaux pensent aussi que les salariés ne verraient pas d’un bon œil se voir imposer un contrat collectif.

  • Des retours obtenus par Monitor Consult à partir de 150 réponses de délégués syndicaux et autant de DRH.

Seuls 14 % des 1 007 particuliers, âgés de 40 à 65 ans ayant répondu au questionnaire, envisagent en effet un contrat collectif dépendance obligatoire, contre 49,6 % un contrat d'assurance individuelle. Et 36 % d’entre eux se montrent même favorables à la proposition d’une assurance dépendance obligatoire à partir de 50 ans du rapport Rosso-Debord. De plus, 80 % de ces particuliers pensent dans tous les cas que l’entreprise doit participer financièrement alors que les allégements de charges sociales incitent à privilégier les approches collectives obligatoires qui se voient par ailleurs appliquer un forfait social qui est passé de 2 à 4 %.

Le facteur coût

De concert, les représentants des groupes de protection sociale, des mutuelles ou encore des assureurs qui intervenaient le 7 décembre à l’occasion de la journée du 5ème risque de protection sociale organisée par l’Ocirp ont affirmé que le coût d’un contrat dépendance était bien inférieur à celui d’une complémentaire santé, dans laquelle il pouvait d’ailleurs parfaitement s’intégrer.

  • Reste que le facteur coût n’est pas neutre pour les employeurs comme pour les salariés, au regard des résultats de ce dernier baromètre. Sans parler du fait que les tensions financières sont fortes sur les complémentaires de santé qui font face au désengagement de la Sécurité sociale.

En attendant, un employeur ou une branche professionnelle peut difficilement intégrer un contrat dépendance sans avoir au préalable mis en place une couverture santé complémentaire. Selon le CTIP, 300 000 salariés sont aujourd’hui couverts par un contrat dépendance collectif. La marge de progression est donc pour la moins importante...

Retrouvez nos quatre décryptages :

  •  La sémantique du 5ème risque est un autre sujet sur lequel les intervenants de la journée du 7 décembre se sont entendus. Le terme de « dépendance » serait à bannir car nous sommes tous interdépendants les uns des autres... Voilà pour la théorie car dans les faits, c’est le qualificatif qui reste le plus employé devant celui de « perte d'autonomie ». Quid du concept de la compensation des inégalités tout au long de la vie, qui cherche sa place dans le vocabulaire ? Certainement un peu long...
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