« De façon surprenante, le « burn-out » c'est-à-dire l’épuisement professionnel, est assez fréquent dans notre profession. J’ai pu constater que l’isolement en est certainement l’un des paramètres les plus importants. Notre profession est physiquement et nerveusement épuisante. Nous, chirurgiens-dentistes, exerçons quasiment sans bouger, avec nos mains dans l’espace réduit qu’est la bouche de nos patients, sans compter l’éclairage surpuissant et les bruits stridents de nos équipements. De plus, nous devons, bien sûr, prendre en charge l’anxiété du patient. Si l’on ajoute les contraintes administratives, la pression des médias, les récriminations des patients, et enfin, l’angoisse généralisée liée à la crise, le cocktail peut devenir détonnant. Il n’est pas étonnant alors, dans ce contexte, que notre profession compte parmi celles où le nombre de dépressions, maladies cardiaques, et autres divorces, voire (heureusement plus rarement) suicides, est proportionnellement élevé », lance Edmond Binhas, consultant formateur en réorganisation et optimisation des cabinets dentaires, sur le groupe de discussion baptisé « Travailler mieux pour vivre plus » du site communautaire Eugenol.

Un groupe de discussion qu'il anime.

Le message a suscité une soixantaine de réponses. Certaines contestent la démarche. « Chaque corps de métier se gargarise à penser qu'il est une profession qui génère le plus de suicides : les profs, les flics, les salariés de France Télécom, les salariés de la Poste... Statistiquement, c'est généralement faux mais cela doit nous faire du bien car ces légendes ont la vie dure ! », lance ainsi magalila.

Selon Roger Chicot, « quelles que soient les méthodes envisagées par tous ces coachs (il n'y a pas qu'Edmond), elle sélectionne les patients et c'est sans doute pour cette raison que la Cour des Comptes et certains députés ruent dans la brancards... Elles permettent aux cabinets de devenir des structures commerciales qui sont basées uniquement sur le profit et sur la rentabilité des patients en sortant le praticien de son rôle principal qui est de soigner... »

Il est intéressant de constater que le sujet des risques psycho-sociaux font la une d'un « forum dentaire » avant tout axé sur le métier.