Organisations
Contrat de génération : patronat et syndicats fixent le cadre
Chaque année, 600 000 jeunes arrivent sur le marché du travail et pour beaucoup, c’est le chômage ou la précarité.
Les interlocuteurs sociaux viennent de s’entendre sur les modalités d’un dispositif demandé par le gouvernement.
Promesse de François Hollande pendant la campagne présidentielle, le contrat de génération n’aura pas demandé plus d’un mois aux interlocuteurs sociaux pour s’entendre sur les modalités du dispositif.
Le 19 octobre, FO, CGT, CFDT, CFTC, CFE-CGC (côté syndical) et MEDEF, CGPME et UPA, (côté patronal) sont parvenus à un accord national interprofessionnel.
S’il doit être paraphé par les organisations syndicales, le Ministère du Travail a immédiatement fait savoir que le gouvernement allait, à partir de ce texte, soumettre un projet de loi au Conseil des ministres du 12 décembre.
Pour Stéphane Lardy, secrétaire confédéral et négociateur pour FO, le mérite du contrat de génération est de « faire entrer un jeune en CDI et de permettre à un senior de lui transmettre son savoir-faire, en abaissant son temps de travail, ceci étant compensé par une allocation d’État ».
Comme il le souhaitait et contrairement aux orientations du Ministère du Travail, les limites d’âge ont été repoussées de 25 à 30 ans si le jeune est handicapé, doctorant ou s’il était déjà en CDD ou en apprentissage.
Moins de précarité pour les jeunes
L’essentiel dans cette négociation était d’encadrer au maximum le contrat de génération, afin d’éviter les effets d’aubaine. Ainsi, pour obtenir l’aide financière de l’État, l’accord prévoit trois modalités, selon la taille des entreprises.
Celles ayant plus de 300 salariés devront conclure un accord d’entreprise, sous peine de sanctions (diminution des abattements de cotisations sociales, amende). Seules les entreprises de moins de 300 salariés auront droit à l’aide financière de l’État et le dispositif sera facultatif. « On fait le pari de la négociation collective. On verra ce que décidera le Parlement pour les entreprises qui ne feraient rien », a souligné Stéphane Lardy. Toujours pour éviter les effets d’aubaine, l’administration vérifiera que « l’entreprise n’a pas procédé à des licenciements afin de recruter un jeune ».
En dessous de 50 salariés, une convention individuelle devra être conclue entre le jeune et le chef d’entreprise. Entre 50 et 299 salariés, les entreprises devront avoir conclu un accord collectif « intergénérationnel » ou se raccrocher à un accord de branche. À défaut, elles devront élaborer un plan d’actions validé par l’inspection du travail. Cette validation, point qui a provoqué deux heures de suspension de séance, (la CGPME et les fédérations patronales ne voulant pas en entendre parler), est d'importance..
Si le but recherché est de rompre avec la précarité en permettant à des jeunes d’entrer dans la vie active avec un CDI, le contrat de génération n’est pas non plus la solution miracle pour que le chômage baisse en France, il faut 1,5 % de croissance économique. Or, celle-ci est nulle depuis plusieurs trimestres.